Nico Crama, une vie animée

Depuis sa plus tendre enfance, Nico Crama aime le cinéma avec passion et le prouve en réalisant à dix-sept ans Impressions de Paris, un essai de cinéma pur, sans paroles et en noir et blanc, à la manière de l'avant-garde artistique des années 20. L'impulsion est donnée et son apprentissage l'entraîne désormais de Paris à La Haye, où il s'initie aux techniques du montage et à l'écriture de scénario, puis à la réalisation de films éducatifs. En 1961, avant de s'essayer à la fiction sous l'influence d'André Delvaux, il réalise Netsuke, son premier film indépendant et sa première incursion dans le domaine de l'art, qui sera suivi douze ans plus tard, à la faveur d'une collaboration avec le Musée municipal de La Haye, du film Piet Mondrian, qui, selon ses propres dires, a changé profondément la vie du cinéaste.

Volontaire et insatiable, Nico Crama a découvert très tôt, en montant ses propres projets, les arcanes de la production cinématographique et les a assimilées au profit des nombreux animateurs de Hollande ou d'ailleurs, artistes talentueux mais piètres comptables, qui ont croisé son chemin. Ainsi, de 1967 à 1998, plus de trente courts métrages ont été réalisés par une quinzaine de « cinégraphistes » dont la réputation a aujourd'hui largement dépassé les frontières de la Hollande, tels Paul Driessen et Börge Ring dont les œuvres 3 misses et Oh my darling, estampillées Nico Crama Films, ont été nominées aux Oscars et, pour la seconde, primée à Cannes en 1978.

Nico Crama a quitté ses fonctions de Président de l'Association nationale des cinéastes d'animation en 2004 et a déposé l'ensemble de ses films à l'Institut néerlandais de l'image et du son d'Hilversum. Le Nederlands Film Festival 2004 lui a rendu hommage pour l'ensemble de son œuvre et le Holland Animation Film Festival d'Utrecht a présenté la même année l'intégrale de ses productions animées.