Exposition / Musée
Giuseppe Penone
21 avril - 23 août 2004
L'événement est terminé
Bien qu'associé au mouvement de l'Arte povera à la fin des années 60, l'oeuvre de Giuseppe Penone reste extrêmement personnelle. Présentation de grands ensembles (série les Arbres, les Souffles, les travaux de bronze, les marbres...), d'oeuvres plus récentes (la Chambre de laurier, Respirer l'ombre, les métamorphoses) et d'empreintes gigantesques faites d'épines d'acacias.
Conçue comme une ample rétrospective, l'exposition Giuseppe Penone articule un ensemble de grandes installations, qui sont ponctuées par des salles thématiques mettant les oeuvres en dialogue et en tension. A cette occasion, une oeuvre monumentale intitulée Cèdre de Versailles (Cedro di Versailles) est installée dans le Forum du Centre Pompidou.
Les premiers travaux expérimentaux dans la nature sont évoqués par des photographies et des objets (1968-70), puis au travers de grands ensembles, les différentes séries d'oeuvres qui se développent dans le temps.
Les Arbres
Série qu'il commence en 1969 avec L'arbre de 4 mètres, dans laquelle il enlève les cernes de croissance de l'arbre jusqu'à retrouver son coeur, organe chargé de restituer la perception de l'arbre originel. Cet ensemble est présenté dans un ordonnancement particulier, nommé Répéter la forêt (Ripetere il Bosco), et qui reconfigure une forêt dans l'espace du Musée.
Les Empreintes
Elles donnent lieu à des travaux de nature variée dont le plus spectaculaire est le dessin de La Paupière (Palpebra,1977) géante, qui se développe sur plus de dix mètres de large.
Les Moulages
Ceux notamment de parties du corps sur lesquels sont projetées des photographies de ces fragments (Torace, Piede, 1972) ou bien moulages de pommes de terre (Patate, 1977) et de courges (Zucche, 1978-79) qu'il a fait pousser en leur donnant la forme de parties de son corps.
Les Souffles
Thématique abordée en premier lieu dans une série de photographies de nuages de poussière qui évoque un souffle animé, puis dans un ensemble de vases de terre à échelle humaine (Soffii, 1978), restituant métaphoriquement l'amplitude du souffle de l'artiste.
Etre fleuve (Essere fiume, 1981)
Travail qui constitue l'un des gestes les plus radicaux de l'oeuvre de l'artiste. Penone duplique à l'identique le travail de la nature sur une pierre, et s'identifie ainsi au fleuve
Les Ongles (Unghie, 1987-94)
Ces oeuvres de verre thermoformé réalisées au Cirva (Centre international de recherches sur le verre et les arts plastiques), replacent l'homme dans la perspective de la Genèse et intègrent la lumière comme matériau de l'oeuvre. L'oeuvre présentée dans l'exposition, Ongle et bougies (Unghia e candele, 1994) est accompagnée d'une installation spécifique, réalisée pour le lieu. Elle anime les murs d'une tapisserie de moulages d'ongles en plâtre (Unghiate).
Les Anatomies (Anatomie, 1994-97)
Marbres dont il dégage les veines, prêtant aux blocs massifs l'animation d'un épiderme humain.
Les Arbres de cristal
Ils allient la thématique de l'arbre et celle de la lumière : L'arbre des vertèbres (L'Albero delle vertebre, 1996) et Propagation (Propagazione, 1995). La salle tapissée de feuilles de laurier, Respirer l'ombre (Respirare l'ombra, 2000), forme une sorte de crypte naturelle, chambre sensible dans laquelle l'odorat intervient pour la première fois.
Les Peaux de feuilles (Pelle di foglie, 2000)
Travaux de bronze qui associent le travail du moulage et la référence au végétal dans des oeuvres d'inspiration mythologique, sur le thème de la métamorphose.
Les gigantesques empreintes érectiles faites d'épines d'acacias Dépouille d'or sur épines d'acacia (Spoglia d'oro su spine d'acacia, 2001-2002), dernière série de travaux qu'il montre pour la première fois dans un grand dispositif intégrant les travaux sur le marbre, sur la propagation des empreintes et sur la "peau d'or". Les recherches en cours qui sont représentées par deux oeuvres : Ombre de terre (Ombra di terra, 2000-2003), oeuvre de bronze et terre poursuivant sa réflexion sur la propagation de la vision, et Pelle di cedro (Peau de cèdre, 2002-2003) en cuir, nouvelle inflexion des recherches sur le mimétisme qu'il mène depuis quelques années avec le bronze et dont témoigne L'arbre des Voyelles, oeuvre monumentale de bronze installée au Jardin des Tuileries. Cèdre de Versailles (Cedro di Versailles), l'oeuvre présentée dans le Forum, a été réalisée par l'artiste durant ces deux dernières années, à partir du fût d'un arbre gigantesque. Ce cèdre de 5 tonnes, provenant de la forêt de Versailles, a été déraciné par la tempête et acheté par Penone. Il a adapté pour la première fois à un arbre monumental le traitement de dévoilement qui caractérise son approche de l'élément végétal. Ouvrant une large "porte"dans l'arbre, il en dénude le coeur et nous restitue la vision de l'arbre vivant et fragile au sein de la masse inerte.
La dialectique que privilégie l'artiste dans ses oeuvres trouve son prolongement dans la conception de l'exposition elle-même, véritablement travaillée comme un ensemble articulé partie prenante du projet de création. Réunir les séries aujourd'hui dispersées restitue pour le spectateur l'intégralité d'une démarche qui s'attache au processus et valorise le singulier au sein même de la série. Chacune des salles est ainsi conçue comme une composition spécifique.
Quand
11h - 21h, tous les jours sauf mardis