Bernard Vouilloux

Entrée libre dans la limite des places disponibles Des êtres vivants prenant la pose, les gestes, les expressions, le costume des figures d’un tableau, en général connu et donc reconnaissable, voilà en quoi consiste le tableau vivant au moment de son apparition, à l’époque de Diderot. Il engage d’abord les arts de la scène, mais très vite se diversifie : la photographie, le cinéma s’en emparent. Curieusement, ce divertissement qui semblait relégué aux spectacles de patronage ou aux jeux équivoques du cabaret, a trouvé une postérité dans l’art contemporain. C’est qu’à travers le tableau vivant sont en jeu, plus largement, autant l’énigme du corps qui fait tableau que la forme même du tableau. Bernard Vouilloux, professeur de littérature française du XXe siècle (littérature et arts visuels) à l’université de Paris IV-Sorbonne, a centré ses recherches sur les rapports entre le verbal et le visuel, littérature et peinture, poétique et esthétique. Il a publié dix-sept ouvrages, dont Le Tableau vivant. Phryné, l’orateur et le peintre (Flammarion, 2002) et, dernièrement, Le Tournant « artiste » de la littérature française. Écrire avec la peinture au XIXe siècle (Hermann, 2011).