Exposition / Musée
Mai 68 - Assemblée Générale
28 avril - 20 mai 2018
L'événement est terminé
Mai 68 – Assemblée Générale, c’est l’occupation permanente du Forum du Centre Pompidou sur plus de trois semaines sous forme d’expositions, de débats, de performances, des projections et des ateliers, le tout en entrée libre. Trois axes majeurs en structurent la programmation.
Une fresque visuelle de 60 mètres de long sera le lieu d’une réinterprétation par le graphiste Philippe Lakits des slogans et des affiches de Mai 68 et une mise en valeur du fonds d’images du Centre International de Recherche sur l’Image Politique (CIRIP) d’Alain Gesgon. Cette tapisserie de Bayeux contemporaine replongera le visiteur dans le graphisme des Ateliers populaires, sans fétichisme. Il s’agit aussi de donner l’idée de l’impact des slogans de Mai dans une France sans journaux, radio ni télévision (en grève).
Un lieu de débat, œuvre du designer Olivier Vadrot (coll. du Cnap) conçu en 2016 pour être une salle de conférence nomade, tiendra lieu d’Amphi, cœur battant du dispositif de Mai 68 – Assemblée Générale. Il hébergera une riche programmation de conférences, de débats et de performances, dans une proximité et un échange avec le public.
Les Nouveaux Ateliers Populaires : seront présents toute la durée de l’événement des étudiants d’écoles d’arts, des universitaires ainsi que des scolaires, rassemblés en neuf ateliers théoriques et pratiques, auxquels pourra participer le public. En coproduction avec les Beaux-Arts de, l’ENSAD Paris, la HEAD HES-SO de Genève, la Villa Arson à Nice, l’ESAD d’Amiens, l’ESAC de Cambrai, l’Université Paris Ouest-Nanterre, l’Université Paris VIII et le Collectif Fabrication Maison / éd. Passages en Images.
Ouvrir le livre de Mai: Dans le cadre de Mai 68 – Assemblée Générale, le Centre Pompidou projettera une série de 23 entretiens inédits réalisés par la Parole errante (Stéphane Gatti et Jean-Jacques Hocquard) en 2008.
Avec Prisca Bachelet, Henri Benoit, Daniel Bensaïd, Jean Claude Bourgeois, Paul Brétécher, Laurent Cartier, Jean Paul Dollé, Jean Pierre Duteuil, Tiennot Grumbach, Nicolas Hatzfeld, Marc Kravetz, Jean Pierre Le Dantec, Gustave Massiah, Jean-Louis Péninou, Jean-Claude Polack, Anne Querrien , Jacques Rancière, Jacques Rémy, Nadia Ringart, Jean Schalit, Emmanuel Terray, Marie Noëlle Thibauld alias Dominique Menotti, et Jean-Pierre Thorn.
Projection tous les jours du 28 avril au 20 mai au Forum -1 dans les horaires d’ouverture du Centre. »
Quand
11h - 21h, tous les jours sauf mardis
Où
Entretien avec Jean-Max Colard (Chef du service de la parole) et Romain Lacroix (Commissaire de la manifestation)
Quels sont les liens entre Mai 68 et le Centre Pompidou, ouvert dix ans plus tard, en 1977 ?
Jean-Max Colard - Le Centre Pompidou est un héritier complexe de Mai 68. Pensez à l’architecture utopique de Renzo Piano et Richard Rogers, à l’idée d’un centre d’art et de création pluriculturel, ouvert à toutes formes d’expression. Il a été porté par le président Georges Pompidou, qui a géré et « refermé » politiquement la crise de 68. Cet ancrage historique nous invite plutôt à proposer une manifestation pleinement contemporaine, qui interroge la permanence de Mai 68 au présent. Deux générations se sont écoulées depuis les mouvements de mai, et pour les 20/30 ans cette révolution relève de l’histoire. Entre temps, de nombreuses révoltes populaires ont eu lieu dans le monde. Des places ont été occupées, l’Internet a développé d’autres espaces d’expressions politiques. Mai 68 reste cependant un modèle et un mythe, notamment dans son expression joyeuse et créative.
Comment la manifestation « Mai 68, Assemblée générale » se présente-t-elle ?
Romain Lacroix - Cette assemblée se développe d’abord autour d’une fresque visuelle, réalisée à partir des affiches de l’époque et recontextualisée. Cette « tapisserie de Bayeux de Mai 68 » offre un récit visuel et textuel de la créativité exceptionnelle de Mai 68. Ensuite, plusieurs écoles d’art et de graphisme « occupent » le Forum -1, dans une forme de réactivation contemporaine des Ateliers populaires d’où étaient sorties les nombreuses affiches de Mai 68. Enfin, un espace de parole, une sorte d’amphithéâtre, conçu par le designer Olivier Vadrot est installé dans l’espace. Tous les jours, des grands témoins et des invités y prennent la parole ; des lectures (interventions ou textes contemporains de l’événement) y sont aussi faites en public. La manifestation est gratuite et largement ouverte à tous.
Mai 68 appelait les gens à participer. Comment la manifestation renoue-t-elle avec cette invitation ?
RL - Dès janvier, l’activité commence autour de l’exposition. La Bibliothèque publique d’information (Bpi) met en place des ateliers d’écriture et de slogans, les étudiants des écoles participantes commencent à travailler en vue de l’événement du mois de mai. D’autres manifestations, d’autres expressions de cet anniversaire seront visibles et sensibles au Centre Pompidou : au Musée un hommage à Jean-Jacques Lebel et un éclairage sur les affiches situationnistes ; à la Bibliothèque Kandinsky, pour les chercheurs, une valorisation des archives en lien avec Mai 1968 ; en salle, un cycle de films documentaires imaginé par la Bpi et un autre de cinéma expérimental issu des collections du Musée ; sur la piazza, se produiront les fanfares de la Grande Masse des Beaux-Arts… Un colloque sur les mémoires de Mai 1968 est également organisé en collaboration avec la Bibliothèque nationale de France et les Archives nationales. Le 25 janvier, le Centre Pompidou accueille la Nuit des Idées, consacrée au thème « L’imagination au pouvoir ? ». Et la manifestation s’ouvre les 28 et 29 avril avec un nouveau week-end Imagine conçu avec France Culture et intitulé « L’Esprit de Mai ». Le Centre Pompidou se fait aussi l’écho d’autres événements qui se déroulent ailleurs dans Paris. Entre réactivation, relectures et discussions collectives, c’est précisément cet esprit de Mai qu’il est bon de fêter et d’interroger !
Source :
In Code Couleur n°30, janvier-avril 2018, pp. 18-19
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