Cinéma / Vidéo
Amerika-Rapports de classe
23 juin 2016
L'événement est terminé
En rachâchant
de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet
France, 1982, 7’, formats original et de projection : 35 mm, nb
image : Henri Alekan, Louis Cochet ; son : Louis Hochet, Manfred Blank
avec Olivier Straub, Bernard Thinus, Nadette Thinus
Ernesto résiste et ne veut apprendre que ce qu'il sait déjà. « Comment apprendre ce qu'il ne sait pas déjà ? » demande son instituteur. « En rachâchant », répond l'enfant. Le film est adapté du conte de Marguerite Duras, Ah Ernesto !, publié en 1971.
Suivi de
Amerika - Rapports de classe
Klassenverhältnisse
Allemagne - France, 1983, 130’, formats original et de projection : 35 mm, nb, vostf
copie issue des collections de la Cinémathèque française
image : William Lubtchansky, Caroline Champetier, Christophe Pollock ; son : Louis Hochet, Georges Vaglio, Manfred Blank
avec Mario Adorf, Laura Betti, Harun Farocki, Christian Heinisch
Adapté du roman inachevé de Franz Kafka, L’Amérique, publié après la mort de l’écrivain, en 1927, le film narre la chute sociale inéluctable de Karl Rossmann, jeune adolescent allemand issu de la bourgeoisie. Contraint par ses parents à s’exiler aux États-Unis après avoir « fauté » avec la domestique, il côtoie toutes les classes sociales de l’Amérique des années 30 et cherche sa place dans une société rongé par l’individualisme du capitalisme naissant.
« La façon dont les Straub filment depuis vingt ans chaque morceau du monde devant lequel ils posent leur caméra a fondamentalement à voir avec la façon dont Kafka, à travers la maigreur et la tension de son écriture, fait surgir le monde, segment par segment, dans une sorte de simplicité native, comme un miracle fragile, comme une première et une dernière fois. Dans l’écriture des Straub, comme dans celle de Kafka, on retrouve la même foi absolue dans la littéralité, la même horreur de la métaphore, du second degré, du symbolisme, le même antilyrisme farouche. Dans les deux cas, il s’agit d’une écriture qui est toujours hyper présente, à chaque seconde, à chaque image, à ce qu’elle fait surgir, sans aucune zone d’ombre, sans aucune coulisse ni machinerie du sens, sans aucun écart dans le point de vue. Tout ce qui apparaît, dans le plan chez les uns, dans la phrase chez l’autre, occupe au moment de son apparition l’espace entier de leur attention. Il s’agit à chaque instant d’empoigner le monde. S’il est des cinéastes qui, dans leur combat contre le monde, n’ont jamais cessé, depuis qu’ils filment, de seconder le monde, c’est bien les Straub. C’est même la force de résistance principale de leur cinéma, la pierre de touche de son intégrité et, d’une certaine façon, son innocence et sa politique. »
Alain Bergala, Cahiers du cinéma, n°364, octobre 1984
Patrice Rollet, essayiste et critique de cinéma, cofondateur de la revueTrafic, présente Amerika– Rapports de classe
Quand
20h - 22h30