Débat / Rencontre
Catherine Millet, Jean-Yves Jouannais
"De la critique"
22 nov. 2006
L'événement est terminé
En conclusion de son ouvrage, L'art contemporain. Histoire et géographie (Flammarion 2006), Catherine Millet propose cette définition de l'art contemporain : « l'art contemporain est un pôle d'attraction. Rien de plus, rien de moins ».
En conclusion de son ouvrage, L'art contemporain. Histoire et géographie (Flammarion 2006), Catherine Millet propose cette définition de l'art contemporain : « l'art contemporain est un pôle d'attraction. Rien de plus, rien de moins ». Un tel constat, soigneusement dépouillé de toute emphase, sonne à la fois comme la marque d'un succès et d'un échec. Succès de l'art contemporain à être pleinement reconnu du public, échec des utopies qui rêvaient à favoriser l'art, comme un puissant vecteur pour l'avènement d'un monde nouveau. « L'art moderne qui a triomphé, écrit-elle, c'est l'art avec lequel la société se sent enfin en synchronie, c'est l'art contemporain. L'art contemporain opère une soudure, là où la modernité marquait une rupture ».
Catherine Millet n'est pas prête à se lamenter sur les illusions perdues de la modernité, même si elle ne peut manquer de témoigner quelque inquiétude sur les risques de dissolution de l'art dans le monde qui finiraient par désarmer toute possibilité de jugement. Est-ce dans cet esprit que pour le premier numéro du trimestriel artpress 2, elle demandait à onze critiques de dire « quelles sont les oeuvres choisies dans le panorama français qui sont à leurs yeux les plus pertinentes » , l'occasion, au-delà du panorama français, « de réaffirmer la fonction d'élucidation de la critique dans une époque où le Spectacle ne fait qu'éblouir ».
Un critère ne tromperait pas, si l'on en croit Jean-Yves Jouannais se référant à Gilles Barbier : « cette faculté d'agression et d'énervement seule à même de signaler l'expérience artistique ». Sans cependant perdre de vue que « tout critique, à chaque moment de son parcours, se retrouve dans cette posture à la fois de combat et de propagande, d'arrogance déclamatoire et de pur mensonge quant aux enjeux de ses conquêtes. Ses batailles sont vaines remportées sur personne, à ses propres dépens, et elles s'écrivent dans le présent de son engagement comme dans la perspective d'une histoire. »
Quand
À partir de 19h30