Cinéma / Vidéo
Hors Pistes 2006
Moyens métrages internationaux - 1ère édition
24 - 26 mars 2006
L'événement est terminé
Le Centre Pompidou, avec le soutien de l'Agence du court métrage, propose pour la première édition du festival Hors Pistes consacré aux moyens métrages internationaux, douze séances et deux débats organisés sur deux journées : samedi 25 et dimanche 26 mars 2006.
Le Centre Pompidou, avec le soutien de l'Agence du court métrage, lance la première édition du festival Hors Pistes.
Le festival Hors Pistes propose des moyens métrages français et internationaux réalisés par des cinéastes, des chorégraphes ou des plasticiens. Il s'inscrit ainsi dans la continuité des programmations variées du Centre Pompidou : Vidéodanse, festival de films de danse, Prospectif cinéma, projections de films d'artistes, Vidéo et après, sélection de vidéos d'artistes de la collection du Musée national d'art moderne, Cinéma du réel, festival de documentaires sans oublier les grands cycles de films expérimentaux et de fiction.
Hors Pistes met en regard des cinémas d'horizons différents qui présentent cependant tous un point commun : une trame fictionnelle liée à une forme singulière, développées sur des durées de 30 à 60 minutes. Hors Pistes défend une création originale à travers le moyen métrage, un format aujourd'hui en plein essor qui permet aux réalisateurs de prendre le risque de nouveaux espaces fictionnels et d'expérimentations formelles. Chaque année, un invité représentatif de cette transversalité ouvrira Hors Pistes avec une carte blanche. L'invitée Hors Pistes 2006 est Valérie Mrejen, romancière, plasticienne et cinéaste.
Philippe Germain, Délégué général de l'Agence du court métrage : "Si l'on parle de moyens métrages par commodité, ces films, rappelons-le, appartiennent encore - tout du moins administrativement - au champ du court métrage. La large sphère de durées qu'englobe le format court induit ainsi une diversité - de formes, de narrations - qui n'a rien de commun avec le long métrage. Raconter des histoires autrement, appréhender la durée, le temps cinématographique, différemment, voilà à quoi nous invitent les films présentés lors de cette première édition de Hors Pistes. En termes de diffusion, ces films profitent encore trop peu de la dynamique actuelle concernant la diffusion des courts. Les moyens métrages - à moins d'une sortie en salles - s'écartent bel et bien des sentiers balisés. Des espaces spécifiques, des initiatives particulières - de distributeurs, de lieux culturels ou de festivals - sont donc à encourager. C'est avec ce souci constant d'accompagnement des œuvres et des auteurs que l'Agence du court métrage est particulièrement heureuse de s'associer à cette première sortie hors pistes."
Tables rondes
Deux tables rondes, organisées par l'agence du court métrage, accompagnent la programmation :
- Quelle diffusion pour les moyens métrages ?
Modérateur : Jean-Raymond Garcia (Consultant, producteur Les Films Hatari".)
À travers le récit d'expériences diverses, cette table ronde - accueillant distributeurs, exploitants, chaînes de télé et professionnels étrangers - donnera l'occasion, à l'heure où le nombre de longs métrages en salles explose, de s'interroger sur les moyens mis en œuvre pour faire connaître et voir les moyens métrages.
- Le moyen métrage, une forme singulière ?
Modérateur : Jacques Kermabon (rédacteur en chef de Bref, le magazine du court métrage)
Cette table ronde permettra aux réalisateurs des films présentés lors de cette première édition de Hors pistes de livrer leur expérience. Comment produit-on ce type de films ? La durée atypique du moyen métrage induit-elle un rapport différent à la narration et à la dramaturgie ? Peut-on parler d'un "genre" ? Autant d'interrogations qui permettront de questionner l'éventuelle singularité d'un format hors normes.
Invitée 2006 : Valérie Mréjen.
Amélie Galli, Agence du court métrage : "Curieuse pudique, touche-à-tout exigeante, Valérie Mréjen ne cesse, depuis sa sortie de l'Ecole des beaux-arts de Cergy-Pontoise, de dérouler le fil de la nature humaine, en s'affranchissant des contraintes de durées et de support.
Elle semble puiser sa liberté dans cette interdisciplinarité instinctive, cultiver, explorer, démultiplier ses idées dans la mobilité. Ainsi dans la simplicité apparente des séquences vidéo qu'elle met en scène, comme dans la légèreté de La défaite du rouge-gorge ou la dérision de Eau sauvage (Ed. Allia), on retrouve la même quête de la singularité de l'Autre. S'appuyant toujours sur le langage et les gouffres burlesques et magnifiques qu'il invente pour représenter le monde, elle cueille les détails infimes dans les récits du quotidien."
Hors pistes
"Il y a longtemps, j'étais partie aux sports d'hiver avec mes cousins qui skiaient très bien et passaient leur temps à descendre des murs et autres champs de bosses en se tortillant. J'ai perdu mon gant dans la neige, me suis arrêtée pour le ramasser, et le temps de me baisser, les traîtres avaient déjà filé. Au lieu d'aller tout droit et de suivre les traces qui convergeaient indéniablement dans le même sens, une intuition bizarre m'a poussée à prendre un virage qui semblait bifurquer vers le néant : j'ai suivi ce non-chemin qui descendait à pic et menait tout droit aux enfers. Je me suis retrouvée à terre, rampant comme un goret gelé, mon fuseau déchiré, mes skis plantés ici et là à plusieurs mètres de distance, grattant les troncs, raclant le sol, soufflant et pleurnichant. Munie de mes bâtons, j'ai dégringolé toute une pente et fini par rejoindre une vague route où je pouvais enfin rattraper la piste. Avec trois kilos à chaque pied, je glissais et marchais comme un robot épileptique, admirant les skieurs douillettement molletonnés dans leurs combinaisons. Ils godillaient, sautaient comme des ressorts, s'amusaient, s'éclataient. Ils n'étaient pas là pour prendre un détour et se retrouver sur un chemin de croix à travers les ronces et les bêtes sauvages. Ce que j'avais vu en gardant le nez collé au sol - de la neige intouchée en veux-tu en voilà - m'avait pourtant complètement éblouie. Et puis, tant de voies étaient possibles. Personne ne reviendrait jamais même sur ses propres pas. Avec la meilleure volonté, je serais bien en peine de retrouver mon parcours inédit (ni, hélas, mes skis). Les grands pins solitaires et les trous escarpés valaient bien les vins chauds au self de la Dent du loup."