Cinéma / Vidéo
Non réconciliés ou Seule la violence aide où la violence règne
16 juin 2016
L'événement est terminé
Machorka-Muff
de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet
Allemagne, 1962, 18’, formats original et de projection : 35 mm, nb, vostf
image : Wendelin Sachtler ; son : Janos Rozmer
avec Erich Kuby, Renate Langsdorff, Günther Strupp, Dr. Rolf Thiede
En s’intéressant au Journal du général Erich von Teuf-Teufzim dans la capitale fédérale d’Heinrich Böll pour leur premier court métrage, Danièle Huillet et Jean-Marie Straub abordent la résurgence toujours possible du nazisme dans l'Allemagne de l'après-guerre, une époque où « l’opinion publique avale tout ». À Bonn, nous suivons le Colonel Erich Von Machorka-Muff au fil de ses déplacements. Dans cette ville où les murs portent les traces du contexte historique, il entend réhabiliter l’honneur du Général Hürlanger-Hiss. Il retrouve son amie Inniga, une aristocrate sept fois divorcée, tandis que lui a été sept fois blessé.
« Nous avons trouvé dans Böll, [...] dont nous avons tiré Machorka-Muff […], un biais pour porter au cinéma des questions que nous nous posions nous-mêmes. L’aspect autobiographique m’intéressait. [...]. Machorka-Muff est un western écrit au présent, mais où le justicier est absent, remplacé par le citoyen assis dans la salle, qui est incité à se faire justicier. »
Entretien avec Jean-Marie Straub, Cahiers du Cinéma, n° 180, juillet 1996.
Suivi de
Non réconciliés ou Seule la violence aide où la violence règne
Nicht versöhnt oder es hilft nur Gewalt wo Gewalt herrscht
de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet
Allemagne, 1964-1965, 52’, formats original et de projection : 35 mm, nb, vostf
copie issue des collections de la Cinémathèque française
image : Wendelin Sachtler, Gerhard Ries, Christian Schwarzwald, Jean-Marie Straub ; son : Lutz Grübnau, Willi Hanspach
avec Heiner Braun, Henning Harmssen
D’après Les Deux sacrements, publié par Heinrich Böll en 1961, le film met en scène des personnages non réconciliés avec leur passé qui reviennent sur cinquante ans d'histoire allemande, des années 1910 au dit « miracle économique de l'après-guerre ».
« Le projet du film semblait être de non plus rendre l’histoire au présent, mais la rendre présente à elle-même. Non plus dégeler son cours, redonner vie à ses phases, suivre ses oscillations, couler le récit à la succession de ses moments, mais, traitant [du] Nazisme, établir, partant loin avant sa formulation nette et incluant la possibilité de ses résurgences, une chaîne d’identités, une juxtaposition de présents historiques. »
Jean Narboni, Cahiers du cinéma, n°186, janv. 1967.
Quand
À partir de 20h