Cinéma / Vidéo
Cinéma du réel 2019
41e édition
15 - 24 mars 2019
L'événement est terminé
Depuis sa création il y a 41 ans, Cinéma du réel s’est imposé comme le festival de référence du cinéma documentaire en France. Attentif à la diversité des écritures, des formes et des idées, il rassemble un public large, fidèle, attentif et curieux.
Retrouvez la programmation détaillée sur le site du Cinéma du réel
Cette 41e édition, proposée par Catherine Bizern – nouvelle déléguée générale – présentera au public le meilleur et le plus innovant de la production documentaire mondiale. Elle est construite autour d’un volet compétitif, de rétrospectives et de temps de rencontres professionnelles, faisant de Cinéma du réel le rendez-vous privilégié avec ceux qui font le cinéma documentaire d’aujourd’hui.
Quand
11h - 21h, tous les jours sauf mardis
12h - 22h
Où
Filmer le présent
Le cinéma documentaire est un corps en mouvement, il porte au sein même de ses évolutions la trace de ce qui le fonde, de son histoire : le désir des cinéastes de filmer le présent pour le comprendre et l’expérimenter. Et si le cinéma participe depuis le début du 20e siècle à la construction de nos mythologies, le cinéma documentaire peut aussi nous permettre de les déconstruire. Avec la conviction qu’il peut ainsi nous rendre clairvoyants, le cinéma documentaire fabrique autant, dans ses formes et sa pensée, l’événement que le possible. « Soulever l’état du présent », ce qui peut s’entendre comme un slogan, – emprunté à Georges Didi-Huberman – permet de circonscrire le champ du festival tant dans ses sections compétitives – internationale et française – que sur son pan rétrospectif, qui cette année s’attache d’une part au geste du cinéaste (« fabriquer le cinéma ») et, dans le cadre de sa section Front(s) populaire(s), au « pouvoir inquiétant des images face à la faculté des images à inquiéter le pouvoir ».
Soulever l’état du présent, c’est également ainsi que l’on pourrait décrire le cinéma de Kevin Jerome Everson, son geste pratique et son engagement artistique. Un engagement monomaniaque dans une pratique que l’on peut imaginer quotidienne (plus de cent quarante-quatre films d’une durée de 1 minute à 8 heures tournés depuis les années 1980) auprès de la communauté des travailleurs noirs américains dont il représente la culture vernaculaire et la vie de tous les jours. Loin de tout spectaculaire et hors de toute intention dramatique, il rend ainsi visible – et existant – tout ce qui est ordinairement évacué de la représentation des noirs en Amérique.
Que ce soient par des scènes complètement mises en scène ou filmées sur le vif, il s’agit pour Everson de permettre au réel d’émerger du motif, du rythme, du mouvement, de la lumière, du cadre, de la répétition, de la durée du plan. Les faits et gestes de la communauté noire sont la matière première des films, ils sont l’expression des conditions de vie, des histoires sociales ou économiques et aussi des circonstances sous-jacentes à ces scènes filmées, que le spectateur peut lui-même se figurer. Les interventions chorégraphiées et orchestrées par le cinéaste en une pratique presque obsessionnelle du plan-séquence – durée des plans calquée sur la durée de la bobine de 16 mm – accentuent le caractère performatif et esthétique des films.
Cinéma du réel propose une traversée de son œuvre en neuf longs métrages qui tout à la fois rendent compte de sa pratique de cinéaste et de l’histoire d’une communauté, une rétrospective ainsi titrée « Black Life in America ».
Source :
Par Catherine Bizern
Directrice artistique du cinéma du réel In Code couleur n°33, janvier-avril 2019, p. 48-49
Programme du festival
Compétitions
Deux sections compétitives mêlant longs et courts métrages :
Compétition internationale
Sélection Française
Les films sélectionnés seront dévoilés fin février.
Première Fenêtre
Une sélection pour rendre compte de l’émergence documentaire, de tous premiers gestes de jeunes professionnels ou étudiants. À suivre en salles et sur Internet.
Rétrospective : Kevin Jerome Everson
En sa présence. 8 films, 2 séances de courts métrages et une installation seront présentés pour rendre compte du travail d’un artiste foisonnant filmant la culture afro-américaine populaire, souvent oubliée dans la grande histoire des États-Unis.
Cette rétrospective sera la première en France à s’intéresser à son œuvre cinématographique, présentée à la Tate Modern de Londres, au Whitney Museum de New York ou à l’Harvard Film Archive.
Fabriquer le cinéma
Regarder les cinéastes au travail, dans l’intimité de la création et du cinéma en train de se faire, à travers un parcours mêlant « making of » (Autoproduction de Virgil Vernier, 2008 / A.K de Chris Marker 1985 /Film Catastrophe de Paul Grivas, 2018), remontage de rushs (Un tournage à la campagne d’Alain Fleischer), lettres de cinéastes (comme celles de la légendaire émission « Cinéma Cinémas » avec notamment J. Cassavetes, A. Cavalier, S. Gainsbourg, R. Ruiz, W. Wenders), correspondances filmées (Vidéolettres échangées entre Robert Kramer et Stephen Dwoskin, 1991), portraits (Laurent Achard avec Un parfois deux et 251 rue Marcadet, respectivement sur Vecchiali et Brisseau), etc.
En partenariat avec l’Ina.
Front(s) Populaire(s)
Front(s) Populaire(s) activera chaque année la fonction politique et activiste du cinéma.
Cette année, la thématique sera « Quel pouvoir des images ? » ou comment les images qui rendent compte des luttes peuvent-elles y prendre part.
Une programmation qui nous plongera dans les révolutions roumaines, ukrainiennes, au Moyen-Orient, en Afrique… avec notamment des films de Harun Farocki, Sergei Losnitza, Yolande Zauberman.
Le festival parlé
Le « festival parlé » est une journée de séminaire proposée au public du festival pour poser la question : « qu’est-ce que le documentaire ? ».
Avec la collaboration de l’Université Paris Sciences et Lettres.
En 2019, pour ce premier « festival parlé », 3 tables rondes seront organisées le lundi 18 mars afin d’explorer de manière transversale le positionnement documentaire dans différentes disciplines comme la philosophie, l’architecture, le théâtre, la danse, l’art contemporain, la photographie et le cinéma.
ParisDOC
Au sein du festival 4 jours de rencontres et d’événements à destination des professionnels, du mardi 19 au vendredi 22 mars. Une offre repensée pour dynamiser les échanges entre professionnels français et internationaux.
- Les Works-in-Progress : 2 jours de projection de films en cours à destination des professionnels de la diffusion.
- Feed Back Pro : 2 tables rondes en forme de retours sur expériences.
- Les Matinales : 4 rendez-vous en matinée permettront de créer des ponts entre professionnels confirmés et émergents.
- Le Forum public : ouvert à tous, un grand débat sur une problématique forte du secteur.
Et aussi :
- Des séances spéciales : avant-premières, raretés, inédits…
- Performances, concerts