Les collectionneurs

Il y a toujours eu des collectionneurs. On doit même très sérieusement se demander si l'apparition des premières collections chez nos lointains ancêtres n'est pas le signe le plus sûr de l'émergence même de l'humanité. S'il y a des invariants, la place et le rôle des collectionneurs n'ont cessé de se transformer.

Dans cette perspective, l'ouverture de la Maison rouge en 2004, fondation pour l'art contemporain, créée par Antoine de Galbert, a été un événement. Son inauguration a été l'occasion de montrer quelques collections privées françaises. Le titre de cette première exposition donnait d'emblée le ton et la vocation : « L'intime, le collectionneur derrière la porte ». En montrant les oeuvres dans un contexte partiellement recréé - vestibules, chambres, salons par exemple -, l'exposition mettait en évidence le rapport singulier, (privé, dira t-on), que chacun des collectionneurs peut entretenir avec elles. En donnant à voir et à comprendre cette multiplicité des regards, on essayera de réfléchir à ce qui ordonne (ou pas) ces configurations spécifiques, qui proposent peut-être, dans leurs différences, un point de vue actuel sur l'art contemporain.

Précédé de la projection du film : Le Collectionneur derrière la porte, réalisé par Alyssa Verbizh et produit par Mirage illimité (Dominique Belloir). Durée : 26 minutes, 2004.