Cinéma / Vidéo
Césarée / Les Mains négatives / L'Homme atlantique
20 déc. 2014
L'événement est terminé
Césarée
de Marguerite Duras
France, 1979, 11’, coul., 35 mm
voix Marguerite Duras
image : Pierre Lhomme, Michel Cenet, Eric Dumage, son : Dominique Hennequin, musique : Amy Flamer, montage : Geneviève Dufour, mixage : Dominique Hennequin
production : Les Films du Losange
Sur une musique d’Amy Flamer et des travellings qui parcourent le Jardin des Tuileries où étaient alors exposées les statues de Maillol, Marguerite Duras évoque la destruction de la ville antique de Césarée, ses ruines, et l’histoire de Bérénice, reine des Juifs.
Les Mains négatives
de Marguerite Duras
France, 1979, 18’, coul., 35 mm
voix Marguerite Duras
image : Pierre Lhomme, Michel Cenet, Eric Dumage, musique : Amy Flamer, montage : Geneviève Dufour, Roselyne Petit, mixage : Dominique Hennequin
production : Les Films du Losange
La caméra, embarquée à l’avant d’une voiture, parcourt les rues de Paris à l’aube, pendant les quelques minutes où la nuit s’estompe pour laisser place au jour. Sur le violon d’Amy Flamer toujours, Marguerite Duras imagine l’homme, parmi les premiers, venu peindre le contour de ses mains, posées grandes ouvertes sur la pierre, ces « mains négatives » trouvées dans les grottes magdaléniennes de l’Europe Sub-Atlantique.
Les deux films ont été faits à partir de plans abandonnés du Navire Night.
« Détruire dit-elle… ce que Marguerite Duras aura détruit durant toutes les années 1970, et plus encore de 1977 à 1981, ce n’est pas le monde, ce monde dont elle proposait qu’il aille "à sa perte", mais la représentation usée de ce monde. Elle a préféré revenir à une représentation trente fois millénaire. Ecrire, pour elle, en 1978, c’est écrire sur les parois des cavernes. Filmer, c’est être capable de revenir aux peintures pariétales. »
Philippe Azoury, « 30 000 ans devant la mer », Filmer dit-elle, 2014.
L’Homme atlantique
de Marguerite Duras
France, 1981, 42’, nb et coul., 35 mm
avec Yann Andréa
voix Marguerite Duras
image : Dominique Lerigoleur, Jean-Pierre Meurisse, montage : Françoise Belleville, mixage : Jean-Paul Loublier
production : Berthemont, I.N.A., Des femmes filment
À partir de rushes d’Agatha ou Les Lectures illimités, Marguerite Duras fait un autre film où l’homme qu’elle a aimé, Yann Andréa, marche dans les pièces désertes de la villa et disparaît.
« Si les quarante-cinq minutes de L’Homme atlantique sont une aventure, ce n’est pas parce qu’on vient y voir une dernière curiosité (l’image noire, on pouvait se douter que Duras y viendrait), mais bien parce que là, très près de l’écran noir on a physiquement l’impression d’être dans une caméra (et pas seulement le viseur, comme cela peut arriver). Dans un premier temps, les plans noirs alternent avec des plans impressionnés. Chacun d’eux est comme un tremplin pour l’image à venir : un appel, au sens où l’on parle du pied d’appel dans un saut. Puis il n’y a plus que du noir, et Duras dit qu’il n’y a plus que du noir, qu’elle n’a plus d’image à donner à ce film, et l’on sent Yann Andréa derrière ce qui est maintenant un cache, l’obturateur définitivement clos de la caméra gigantesque où l’on a pris place. »
Alain Philippon, Cahiers du cinéma, n° 331, janvier 1982
Quand
À partir de 17h