Cinéma / Vidéo
Le Film comme performance / La Performance comme film
23 nov. 2011
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Cette séance s'articule autour de la répétition d'actes corporels en interaction avec l'appareil cinématographique. Son point de départ est le cinéma silencieux des débuts d'Andy Warhol, qui utilise une caméra fixe pour observer, en temps réel, des comportements simples et répétitifs.
Cette séance s'articule autour de la répétition d'actes corporels en interaction avec l'appareil cinématographique. Son point de départ est le cinéma silencieux des débuts d'Andy Warhol, qui utilise une caméra fixe pour observer, en temps réel, des comportements simples et répétitifs. Bruce Nauman associe le dispositif formel du cinéma de Warhol à la « tâche-performance » de la danse contemporaine et exécute « une danse ou un exercice » sérialisé(e) devant une caméra fixe le temps d'une bobine de film 16 mm.
Les bien nommés Studio Films de Bruce Nauman ainsi que les « tâches-performances » des membres du Judson Dance Theater comme Lucinda Childs, Simone Forti ou Yvonne Rainer ont tous constitué des points de référence majeurs pour la série Hand and Process de Serra. Les films de Richard Serra et de Bruce Nauman développent une tension entre un comportement discipliné, comparable aux études du temps-mouvement du film industriel, et la soumission progressive du corps à la force entropique de la fatigue. D'une manière équivalente, Marcel Broodthaers et Bas Jan Ader répètent des tâches corporelles simples - écrire, tomber - qui contournent continuellement l'échec et le désastre. La qualité affective de ces courts films ressemble aux habituelles chutes cul par-dessus tête des comédiens du cinéma primitif, ce qui est peut-être lié aussi à la fascination de Bruce Nauman pour les mouvements corporels chorégraphiés dans le travail littéraire et théâtral de Samuel Beckett.
Dance or Exercise on the Perimeter of a Square, de Bruce Nauman, 1967-68, 8'20"
"Les studio films, sans montage, enregistrent des activités en train de se dérouler, conçues comme des performances publiques mais réalisées en fait comme des performances privées dans l'atelier, devant une camera fixe. Le choix de l'activité était "assez simple", découlant naturellement de ce que Nauman pourrait de toute façon faire dans son atelier, comme en faire le tour en marchant, mais ce choix intégrait aussi des exercices spécifiques de son ou de mouvement."
Castelli-Sonnabend, catalogue de cassettes vidéo et films Hand Movie, d'Yvonne Rainer, 1966, 5'
"Pendant cinq minutes, l'agrandissement d'une main, vue verticalement. Les doigts se frottent, bougent. Deux ou trois fois, la main se retourne et la caméra la suit. Sinon, la caméra est très statique. Un film très érotique."
Yvonne Rainer
Bien qu'Yvonne Rainer ait commencé à faire des longs métrages de fiction dans les années 1970, ses premiers films courts n'étaient pas conçus pour être regardés comme un travail à part entière. Tourné en 1966, pendant qu'Yvonne
Rainer passait sa convalescence sur un lit d'hôpital, Hand Movie fut projeté pour la première fois au cours d'un spectacle de danse en avril 1968: "Je ne faisais pas de films. J'ai filmé des exercices chorégraphiques qui étaient destines à être vus avec une vision périphérique. » Néanmoins, Yvonne Rainer était claire sur le rôle de la caméra : "[elle] doit participer, devenir une collaboratrice plutôt qu'une voyeuse."
Richard Serra, Hand and Process Series, 1968
Le commentaire d'Yvonne Rainer sur la camera comme collaboratrice peut tout aussi bien s'appliquer aux films de Richard Serra de la série "Hand and Process". Richard Serra a été très impressionné par le Hand Movie d'Yvonne
Rainer et le film a été montré pour la première fois en tant qu'oeuvre à part entière au cours de "Coulisse", une soirée historique qui a associé film, son et performance à la Paula Cooper Gallery en 1969, en même temps que les Hand and Process Series de Richard Serra.
Hand and Process Series se compose de : Hand Catching Lead, de Richard Serra, 1968, 3'
Dans son insistence sur l'acte constitutive lui-même, le film produit une image de que l'on a appelé "pur procédé" à la fin des années 1960. Cependant, dans la mesure où cette action est pulsionnelle, composée de battements réguliers, elle crée aussi cette sorte de sérialité spéciale que Donald Judd a décrite comme "juste une chose après l'autre", dans une célèbre explication de la structure de son propre travail. » Rosalind Krauss
Hands Scraping, de Richard Serra, 1968, 3'50"
Hand Lead Fulcrum, de Richard Serra, 1968, 2'30"
La Pluie, de Marcel Broodthaers, 1969, 2'15
Fall I, Los Angeles, de Bas Jan Ader, 1970, 34''
Fall II, Amsterdam, de Bas Jan Ader, 1970, 34''
Broken Fall (Geometric) Westkapelle Holland, de Bas Jan Ader, 1971, 1'50
Nightfall, de Bas Jan Ader, 1971, 4'11
Aspen I, de Denis Oppenheim, 1966, 25'
Quand
À partir de 19h