Safety Scissors et Carsten Nicolai/Alva Noto

Dans le cadre du "Festival Octopus, le festival des musiques libres et inventives", Octopus, le supplément musiques de la revue Mouvement et les Spectacles vivants s'associent en présentant une soirée exceptionnelle autour de deux figures de la musique électronique Carsten Nicolai et Safety Scissors.

SAFETY SCISSORS (Proptronix, Plug Research, Force Inc.), USA

Safety Scissors, alias Matthew Patterson Curry, fait partie avec Sutekh et Kit Clayton de la nouvelle scène techno de San Francisco. Utilisant leurs propres programmes informatiques pour créer une musique électronique à 360° ayant assimilé et métissé les influences techno de Detroit et Berlin, le dub

électronique et la musique expérimentale, ces producteurs en blouse blanche ont gagné un respect international. Mais Safety Scissors a quelque chose en plus. Car certes, M.P. Curry produit des rythmes tech-house improbablement tordus, mais il chante également, conférant un côté humain et résolument glamour à ses programmations complexes. Parts Water, sorti en 2001 sur le label Plug Research brouille élégamment les pistes entre chanson pop et intelligent techno.

CARSTEN NICOLAI/ALVA NOTO (Raster Noton), Allemagne

Plasticien et musicien, Carsten Nicolai est l'une des personnalités les plus actives de la scène électronique minimale. Etabli à Berlin, l'Allemand Carsten Nicolai, joue sur plusieurs tableaux à la fois : connu du monde de l'art contemporain pour ses installations, il l'est des aficionados des scènes électroniques pour ses productions publiées sous les pseudonymes de Noto ou Alva Noto, et parfois avec d'autres (Ryoji Ikeda, Mika

Vainio de Pan Sonic) : « Dans Noto, je m'intéresse au son en tant que phénomène physique tandis qu'avec Alva Noto, je m'efforce de transposer ce travail dans un contexte pop, suivant une démarche nettement plus musicale ? intégrant des arrangements, des rythmes, une chaleur ».

Loin d'être le signe d'une schizophrénie créatrice, sa démarche est véritablement transversale et cohérente. Exposées à New York, au Japon, à la Documenta de Kassel, à la Biennale de Venise ou, en ce moment, à Paris (à la galerie Fraich' Attitude), ses installations sonores creusent le même sillon que ses travaux de musicien, publiés pour la plupart sur son propre label, Raster-Noton, et sur Mille Plateaux : interroger le potentiel créatif des codes, formules cryptées et autres systèmes logiques que nous ne cessons d'inventer pour structurer notre monde. Sa musique, composée exclusivement de sons digitaux retraitées (bruits de fax et modems, accidents numériques, etc.), est à la fois abstraite et groovy, prolongée, sur scène, par un fascinant déploiement de visuels générés par des logiciels conçus par Nicolai lui-même. Dans la descendance des disques de Brian Eno et Harold Budd, Vrioon, le dernier album d'Alva Noto, enregistré avec Ryuichi Sakamoto, est venu ouvrir cette année de nouveaux horizons à la musique ambient. Quant à sa récente prestation lors du festival I.D.E.A.L., au Lieu Unique de Nantes, elle ressemblait à une vertigineuse séance d'hypnose : au Centre Pompidou, la magie devrait de nouveau être au rendez-vous.

Programmation en collaboration avec Jos Auzende/IN famous.