Cinéma / Vidéo
Anna Daučíková
Projection, avec la participation d’Anne Le Troter et Élodie Petit
12 oct. 2022
L'événement est terminé
En contrepoint à la soirée de projection de films d’Anna Daučíková, Anne Le Troter propose une lecture performée à partir de sa pièce sonore La Pornoplante, et Élodie Petit présente un texte inédit, « Point de fugue ».
La pratique d’Anna Daučíková (née à Bratislava en 1950) comprend la vidéo, l'installation et la performance. Depuis quarante ans, ses recherches portent principalement sur les conditionnements sociaux du genre, de la subjectivité et de la sexualité et sur les possibles déliaisons individuelles ou collectives entre ces constructions. Daučíková utilise la caméra comme prothèse haptique. L'appareil photo et son objectif sont une part essentielle de son travail, notamment pour les photos performatives dans lesquelles elle remodèle son corps avec des plaques de verre – forme invisible mais matérielle. Son œuvre est une méditation sur la transexistence, dans laquelle elle parle à travers elle-même – mais rarement d'elle-même.
La Pornoplante 2021/22 d'Anne Le Troter
Pièce sonore en trois chapitres d'une durée totale de 32 minutes prenant appui sur le genre de l’audio porno, de l'érotisme sonore et de l’ASMR, La Pornoplante s'inscrit dans la lignée de Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier (1967), dans lequel il réécrit l’histoire de Robinson Crusoé. Le protagoniste s'efforce de faire société là où autrui a disparu. Il cherche à découvrir une sexualité dans la voix végétale, une sexualité sans les autres.
Voix : Lou Villapadierna et Anne Le Troter
Courtesy à Anne Le Troter et à la galerie frank elbaz
« Point de fugue », d'Élodie Petit
Au même titre que les champignons vivent et respirent au creux des routes délaissées, au cœur des racines, des souches d’arbres et des intestins – les transmasculinités pullulent dans les foyers et les clubs de périphéries, sans ne jamais se laisser domestiquer. Il est des lieux d’expérimentation qui échappent aux scientifiques et à la bienséance straight et autoritaire. Ici, les espèces s’entremêlent pour goûter à toutes les porosités.
Anna Daučíková (1950) est née à Bratislava (Slovaquie) et vit et travaille à Prague (Tchéquie). Elle obtient son diplôme à l’Académie des Beaux-Arts de Bratislava et part s’installer à Moscou dans les années 1980. Elle retourne à Bratislava en 1991 et fonde la revue queer féministe Aspekt. Au cours des cinq dernières décennies, l'artiste a développé une œuvre complète qui comprend la peinture, la photographie, le collage, le film, la performance et la sculpture. Son approche se caractérise par une sensibilité particulière pour la façon dont les structures sociétales globales façonnent la définition de soi et l'expression personnelle. Son travail a été montré récemment à Futura, Prague, à la documenta d’Athènes et de Kassel et au KW, Berlin (Allemagne).
Anne Le Troter (1985) est une artiste installée à Paris mêlant installation sonore, performance, théâtre, littérature et poésie. C’est après l’écriture de deux livres L’Encyclopédie de la matière et Claire, Anne, Laurence qu’elle commence à travailler sur la place qu'occupe la parole au travail. Invitée par la fondation Pernod Ricard, la Biennale de Rennes, le centre d’art contemporain Le Grand Café à Saint Nazaire, le Nasher Sculpture Center à Dallas et le Centre Pompidou, l’artiste engage ensuite d'autres cycles d’écriture autour de la notion de biographie, de fiction et d’utopie autour de la question de nos modes de reproduction.
Poète queer et performeuse, Élodie Petit (1985) expérimente l'écriture sexuelle aux prismes des luttes de classes et du trouble identitaire. Avec son dernier livre Fiévreuse plébéienne (avril 2022, ed. du commun), elle initie ce qu'elle nomme la langue bâtarde, une poésie prolétaire, expérientielle, menaçante et gouine. Elle a publié en 2021 Anthologie douteuses 2010-2020 (éd. Rotolux press) qui retrace dix années de fanzines poétique et punk avec Marguerin Le Louvier.
Quand
19h30 - 21h