Cinéma / Vidéo
I Don't Want to Sleep Alone
04 déc. 2022
L'événement est terminé
Hsiao-Kang, un sans-abri, est attaqué un soir dans la rue. Il est pris en charge par des travailleurs bangladais.
Rawang, l’un d’eux, veille sur lui, le nourrit et le lave avec une dévotion mêlée de désir. Shiang-Chyi, serveuse dans un coffee shop, tombe également sous le charme de Hsiao-Kang. Elle aussi veille un malade : le fils de sa patronne, plongé dans un coma irréversible. Hsiao-Kang, qui n’était plus rien et rêve de vivre en liberté, devient l’objet de toutes les convoitises. Pendant ce temps, une brume épaisse s’abat inexorablement sur Kuala Lumpur…
« Et puis il y a bien sûr, cette charge érotique propre à Tsai Ming-Liang : un mélange improbable de trivialité et de délicatesse, une éruption inopinée, douce frénésie dans un monde froid comme la mort. Ainsi de cette scène sidérante où la vieille gargotière enduit la main de sa serveuse de pommade et lui fait masturber le semi-cadavre de son fils. Cet hommage circonstancié aux damnés de la terre vaut en vérité pour l’œuvre de Tsai Ming-Liang : comme mise en scène d’un stade terminal du cinéma et comme croyance renouvelée dans la faculté de cet art à faire bander la mort. » Jacques Mandelbaum, Le Monde, 6 juin 2007
Tsai Ming-Liang, I Don’t Want to Sleep Alone. Malaisie-Taïwan, 2006, 118 min, 35mm, coul., vostf
Avec Norman Atun, Pearlly Chua, Lee Kang-Sheng, Chen Shiang-Chyi
Précédé de :
Tsai Ming-Liang, Madame Butterfly. France-Taïwan, 2009, 35 min, vidéo, coul., vostf
Avec Pearlly Chua
Dans cette évocation très libre de l’opéra de Puccini, Baozhu, une femme d'une petite ville lointaine, arrive à la gare routière Puduraya de Kuala Lumpur pour un rendez-vous secret avec un homme. Le lendemain matin, ce dernier est parti, laissant Baozhu avec une énorme facture impayée.
« Dans le cinéma de Tsai, la fiction ordonne rarement l’ensemble des événements : il choisit un acteur, une actrice, ici Pearlly Chua, une vieille complice, pour les plonger dans un décor laissé intact. À charge à chacun de se laisser porter, emporté l’un par l’autre. L’actrice se disperse dans la foule, mais elle est aussi le point de douleur qui la concentre. Et que cette souffrance aboutisse, presque comiquement, par un cheveu sur la langue, unique mémento déposé dans la bouche par l’amant envolé, dessine bien cette courbe qui part de la multitude pour finir en un trait unique et si mince. » Jean-Pierre Rehm, catalogue du festival FIDMarseille 2009
Quand
14h30 - 17h
Où
© Arena Films