Conférence
1988, l'année où le cinéaste Paradjanov vient à Beaubourg
27 nov. 2024
Sergueï Paradjanov (1924-1990) a toujours rêvé de visiter la France. Né à Tbilissi de parents arméniens, il étudie le violon, la chorégraphie, le chant, l’art dramatique au conservatoire. Pendant la guerre, il part à Moscou pour étudier le cinéma au VGIK, l’Institut national de la cinématographie S. A. Guerassimov.
En 1966, le long métrage Les Chevaux de feu (1964) sort en France et fait connaître Paradjanov. A contrario son cinéma est considéré par les autorités de l’URSS comme faisant preuve d’« antisoviétisme latent ». Le film Sayat Nova (1968) est retiré des salles deux semaines après sa sortie. En 1973 Paradjanov est arrêté et ne sera libéré qu’en décembre 1977 sous la pression de l’opinion publique internationale.
En 1980, la Société des réalisateurs français adresse à Paradjanov une invitation au Festival de Cannes. Sa demande de visa est refusée. Ce n’est qu’en 1988, à la faveur de la Glasnost (Politique de libre circulation de l'information, menée en Union soviétique dans le cadre de la perestroïka) que Paradjanov est enfin autorisé à quitter l’URSS.
En novembre 1988, la rétrospective du cinéma géorgien du Centre Pompidou organisée par Jean-Loup Passek en collaboration avec les Cahiers du cinéma et le Festival d’Automne reçoit Serguei Paradjanov et rend enfin possible son rêve : « Mon rêve a toujours été de visiter la France, me promener à pied à Montmartre, voir les gamins courir sur les pavés de Montmartre. Je voulais voir la tombe de Napoléon, la tombe d’Édith Piaf […]. Alors Paris, ça reste un rêve, un rêve d’esthète, d’artiste, de bohème, un rêve et une médecine supérieure […]. Quand je fais un film, je me demande toujours : comment verrait-on cela en France ? » (Propos recueillis en 1987 par Patrick Cazals et Jean Radvanyl).
Retour sur ce moment d’histoire avec Serge Avedikian, Antoine de Baecque, Érik Bullot, Patrick Cazals, Sylvie Pras et les étudiant·es du LHP
Rencontre suivie à 20h par la projection du film Achik Kérib, conte d’un poète amoureux(1988, 83 min), de Sergueï Paradjanov et David Abachidze
Dans le cadre de sa 8e édition, le festival parisien et pluridisciplinaire « Un week-end à l’Est » met le cap sur Erevan, capitale de l’Arménie, et présente deux séances consacrées à Sergueï Paradjanov, les 23 et 24 novembre 2024 au Christine Cinéma Club. La Cinémathèque française consacre de son côté une rétrospective au cinéaste du 5 au 15 décembre 2024.
Entrée libre, dans la limite des places disponibles
Quand
18h - 21h30
Partenaires
Avec le soutien de l'Ambassade d'Arménie