Cinéma / Vidéo
24 Frames
27 juin 2021
L'événement est terminé
Élaboré à partir d’un tableau de Brueghel, dit l’Ancien, et de vingt-trois photographies personnelles, ce film expérimental anime des images fixes pour répondre à la question : Qu’y avait-il deux minutes avant l’image ? Et après, qu’est-il advenu ?
Dans son tout dernier film, 24 Frames, présenté au Festival de Cannes en 2017 mais inédit dans les salles de cinéma, Abbas Kiarostami reprend certaines de ses propres photographies et, par le truchement et la grâce de l’image de synthèse, poursuit le récit entamé par ces images fixes, superposant la matière et le temps dans un effet de trompe l’œil à la fois drôle et nostalgique, pour le moins saisissant. Alors que des extraits du film sont présentés dans l’exposition « Où est l’ami Kiarostami ? », il s’inscrit avec une acuité singulière dans le programme de la journée du 27 juin, qui interroge la notion de « tableau vivant ».
Abbas Kiarostami, 24 Frames (2017, 114 min), n&b et coul., sans dialogues
Séance présentée par Ahmad Kiarostami, fils aîné du cinéaste, Charles Gillibert, producteur du film et Massoumeh Lahidji, co-commissaire de l’exposition « Où est l’ami Kiarostami ? ».
« Le film peut être décrit comme un programme de “vues photographiques” familières du cinéaste-poète, elles aussi soudain animées. Et d’une certaine manière, 24 Frames semble bien un effort pour ressaisir cet état premier du cinéma tout en prenant en écharpe sa pratique photographique et en adoptant un régime poétique résolument numérique dans le traitement des images. Le film permet de faire la démonstration qu’un certain usage assumé du numérique (jusque dans son artificialité), en (r)animant le spectre de la photographie, peut parvenir à retrouver une sorte d’état pur du cinéma.
[…] Film-synthèse, album photo animé, film rétrospectif, somme de ses obsessions et de ses motifs visuels et langagiers les plus saillants (la route, le cadre, l’équilibre toujours vacillant entre la réalité, la nature et l’illusion, l’arbre seul planté au milieu d’un paysage enneigé), 24 Frames est un écrin ou un recueil de poèmes, si l’on veut, qui contient pour qui s’y attarde une infinité de beautés et de secrets. »
André Habib, Kiarostami ou le happy end du cinéma, pour le bonus de l’édition DVD du film (éd. Potemkine, 2021)
Quand
17h - 18h30