Avant-première
« North Terminal » de Lucrecia Martel
« Mars exalté », Jean-Sébastien Chauvin / « The Sower of Stars », Lois Patiño
26 juin 2022
L'événement est terminé
Pendant le confinement en 2020, Lucrecia Martel retourne chez elle à Salta, la région la plus conservatrice d’Argentine. Elle y suit Julieta Laso qui, telle une muse, lui fait rencontrer un groupe de femmes artistes et provocatrices qui échangent regards et opinions autour du feu.
Avec ce moyen métrage tourné au début de la pandémie, Lucrecia Martel (La ciénaga, 2001, La Sainte Fille, 2003, La Femme sans tête, 2008, Zama, 2017) oppose au confinement la liberté et les chants de femmes entre elles.
« North Terminal est une humble célébration de l’amitié, de la proximité que génère la musique et de l’amour. Ce n’est pas un hommage, c’est une célébration. Nous avons voulu partager avec des personnes que nous ne connaissons pas le bonheur d’une rencontre. Une idée que j’ai depuis longtemps, que lorsque les gens se réunissent et partagent quelque chose, le divin apparaît. Ce n’est pas forcément une bonne chose. Le divin peut être terrible. » Lucrecia Martel, Deutsche Welle, 18 février 2022
Lucrecia Martel, North Terminal, Argentine, 2021, DCP, 37 min, coul, vostf
avec Julieta Laso, Mariana Carrizo, Noelia Sinkunas, Lorena Carpanchay, Daniel « Bubu » Ríos
Précédé de :
Jean-Sébastien Chauvin, Mars exalté, France, 2022, DCP, 18 min, coul., sans dialogues.
Avec Alain Garcia Vergara.
Un homme endormi rêve d’une ville à la tombée du jour.
« Yann Gonzalez et Flavien Giorda m’ont offert quatre bobines de pellicule 16 mm afin de réaliser un film […] Quatre bobines de 16 mm et une règle poétique : filmer une à deux minutes par jour durant le mois de mars, à l’heure où la nuit et le jour se confondent. Chaque jour, Maxime Berger, le chef opérateur, et moi-même, prenions rendez-vous et partions filmer ces moments où la ville change de physionomie : juste avant de disparaître, la lumière y brille d’un dernier éclat, le crépuscule colore les rues d’une légère inquiétude, et le couvre-feu alors en vigueur vidait brutalement la cité de son agitation habituelle. » Jean-Sébastien Chauvin
Lois Patiño, The Sower of Stars (El sembrador de estrellas), Espagne, 2022, DCP, 25 min, coul., vostf.
Avec Yumiko Teramoto, Tetsuro Mareda.
Court métrage candidat de la Berlinale aux European Film Awards
Des lumières lointaines dessinent la ville. Des bateaux brillants arrivent avec des gens endormis et la nuit devient liquide. Le « semeur d’étoiles » les réveille et ils parcourent la ville, parlant de ceci et de cela, tout en disant au revoir à tout.
« Ce que je voulais d’abord rendre à l’écran était ce sentiment de paix, caché dans une mégalopole aussi vertigineuse que Tokyo. Et alors deux références plastiques me sont très vite apparues pour travailler l’image : la peinture de paysage zen – à partir de laquelle j’ai pu souligner les thèmes du silence et du vide – et l’esthétique cyberpunk d’un film comme Blade Runner – en créant des architectures futuristes en néons en superposant les plans. » Lois Patiño
« En rêve, peut-être, la main
du semeur d’étoiles
a fait résonner la musique oubliée
comme une note de l’immense lyre,
et l’humble vague à nos lèvres est venue
de quelques paroles vraies. »
Antonio Machado, Galerias, poema LXXXVIII, 1907 (traduction Bernard Sesé, 1973)
Quand
17h30 - 19h30
Où
Dans le cadre de
Lucrecia Martel, North terminal, 2021
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