Projection et rencontre
Une nuit avec Todd Haynes
13 mai 2023
L'événement est terminé
Todd Haynes présente, lors d’une soirée exceptionnelle, trois de ses premiers courts et moyens métrages, rares ou inédits, Assassins: A Film Concerning Rimbaud (1985, 42 min), Dottie Gets Spanked (1993, 30 min) et un film surprise. Il montre en regard trois films issus de la collection du Centre Pompidou qu’il a spécialement choisis
Todd Haynes, Assassins: A Film Concerning Rimbaud. États-Unis, 1985, 42 min, numérique (format d’origine : 16 mm), coul., vostfAvec Bruce Cree, Phelim Dolan, Melisa Brown
L’histoire d’amour et de violence entre Arthur Rimbaud et Paul Verlaine.
« Je ne suis bien sûr pas le seul à avoir vécu ma rencontre avec Rimbaud comme un événement décisif […]. Ce qui m’intéressait vraiment, en l’occurrence, c’était le mythe de Rimbaud, la façon dont les gens se projetaient sur lui […]. De nombreux auteurs de fiction et des poètes, comme Henry Miller, ont écrit de célèbres hommages à Rimbaud. Ils sont pleinement dans le registre de l’identification, tout comme, plus tard, des musiciens, de Bob Dylan à Jim Morrison et Patti Smith. Je trouvais intéressant de jouer avec cette icône mythique de Rimbaud, et de trouver des éléments et des voix diverses qui interviendraient dans le regard que nous portons sur elle. » Todd Haynes dans Todd Haynes, Chimères américaines, 2023
Todd Haynes, Film surprise
Todd Haynes, Dottie Gets Spanked. États-Unis, 1993, 30 min, numérique (format d’origine : 16 mm), coul., vostf
Avec J. Evan Bonifant, Barbara Garrick, Julie Halston
Dans la banlieue de New York, Steven Gale, un enfant de sept ans, nourrit une fascination pour Dottie Frank, star du petit écran. Cette obsession inquiète son père, Dottie étant plutôt l'idole de petites filles. Grâce à un concours, Steven obtient la possibilité d'aller visiter le plateau de tournage de son programme favori.
« Dans Dottie Gets Spanked, […] les jours et les nuits d’un garçon de sept ans sont hantés par deux obsessions : la fessée, fantasme qu’il met en scène dans des rêves théâtraux avec un mélange indiscernable de peur et de désir, et une star de sitcom (inspirée par Lucille Ball) qu’il dessine à longueur de temps. […] De la fascination au fantasme, à travers le dessin ou l’identification, le regard de cet enfant ne cesse de s’approprier l’objet de son obsession, de lui donner une forme intime, et c’est finalement moins l’actrice qui le perturbe que cette part créatrice qu’elle éveille en lui. » Marcos Uzal, Vertigo, n°33, 2008/1
Jean Genet, Un chant d’amour. France, 1949-1950, numérique, 25 min, nb
Des hommes sont enfermés dans les cellules individuelles d’une prison, dans un isolement forcé. L’un d’eux cherche à créer un contact corporel avec son voisin lorsque d’autres dansent seuls, ou restent prostrés sur leur paillasse. Le désir de l’homme se meut rapidement en une douloureuse frustration sous l’œil vigilant et pervers du gardien.
Kenneth Anger, Fireworks. États-Unis, 1947, 15 min, 16 mm, nb
« Un rêveur insatisfait se réveille, erre dans la nuit à la recherche d’une "lumière" et passe par le chas de l’aiguille. Un rêve d’un rêve, il retourne se coucher, moins vide qu’avant. » Kenneth Anger
Gregory J. Markopoulos, Charmides. États-Unis, 1947-1948, 15 min, 16 mm, coul.
Inspiré d’un dialogue de Platon, Charmides, associé à Psyché et Lysis, a été conçu comme la troisième partie de la trilogie, Du sang, de la volupté et de la mort (1947-1948). Le personnage principal quitte un campus d’université, traverse un parc et se retrouve dans un terrain vague industriel, pris dans un enchevêtrement de barres de métal et de béton.
De ses premiers films underground, qui ont posé les bases du new queer cinema à la fin des années 1980, aux chefs-d’œuvre expérimentaux homoérotiques et poétiques des années 1940, Todd Haynes remonte à l’une des sources de son cinéma et dessine une lignée.
En présence du cinéaste.
Projections précédées d’une discussion avec Philippe Mangeot, ancien président d’Act Up (1997-1999) et cofondateur de la revue Vacarme
Quand
À partir de 20h30
Où
Dans le cadre de
Todd Haynes, Dottie Gets Spanked
© Independent TV Service, Caboose Productions 1993