Musée
Paul Nelson
29 sept. 2021 - 28 févr. 2022
L'événement est terminé
« Siège de la WGN Broadcasting » (détail), projet pour le concours avec Fernand Léger, Chicago, 1938 Perspective intérieure de l'auditorium © Paul Nelson © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Georges Meguerditchian/Dist. RMN-GP
Lieu dévolu à la présentation d’ensemble remarquable de la collection du Musée national d’art moderne, la Galerie du Musée expose à partir de septembre prochain l’œuvre de l’architecte Paul Nelson. À travers des acquisitions successives (1993, 1995, 1998, 2008) et grâce au don des archives par Maddeleine Nelson, son épouse, Ugo et Rory, ses fils, le Centre Pompidou détient l’essentiel du fonds de l’architecte.
« Siège de la WGN Broadcasting » (détail), projet pour le concours avec Fernand Léger, Chicago, 1938 Perspective intérieure de l'auditorium © Paul Nelson © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Georges Meguerditchian/Dist. RMN-GP
Deux maquettes originales − celle du Pavillon de chirurgie d’Ismaïlia (1935) et celle de l’hôpital de Saint-Lô (vers 1950) −, une soixantaine de dessins de la collection architecture du Musée national d’art moderne, près de cinquante photographies d’archives et une dizaine de documents du fonds Paul Nelson de la Bibliothèque Kandinsky permettent d’appréhender l’ensemble de son œuvre et sa singularité.
Du Palais de la découverte (1939) à l’hôpital d’Arles (1974) en passant par la maison Badin, (1954) ou la cité hospitalière de Lille (1932), sans oublier le grand projet de la maison suspendue, l’exposition documente l’important volet théorique accompagnant la pensée architecturale de Paul Nelson.
Une sculpture de Jean Arp, une autre d’Alexander Calder, deux dessins de Jean Hélion et deux autres de Fernand Léger ponctuent le parcours afin d’illustrer les relations intellectuelles, professionnelles et amicales entre l’architecte et les grands artistes modernes.
Par son parcours et sa personnalité, Paul Nelson est un personnage singulier. Comptant parmi les protagonistes du mouvement moderne en France, il est proche d’artistes avec lesquels il partage les recherches en matière d’espace. Au fil des études, il devient un spécialiste de l’architecture hospitalière en privilégiant la notion de « programme ». Il acquiert, lors de ses allers-retours et nombreux séjours aux États-Unis, un rôle de passeur : en introduisant l’art décoratif moderne français par le biais d’un film, en présentant les techniques américaines d’urbanisme et d’habitation dans une exposition pour la reconstruction au Grand Palais en 1946. Il est l’auteur de grands projets que ses commanditaires ne sont pas en mesure de mettre en œuvre, mais également d’une recherche théorique mythique : la Maison suspendue. Ces études trouvent un aboutissement éditorial qui, des deux côtés de l’Atlantique, contribuent à la fascination exercée par Nelson. La période de la reconstruction après-guerre lui donne l’occasion de produire son grand-œuvre : l’hôpital mémorial France − Etats-Unis de Saint-Lô. Ce bâtiment, aujourd’hui classé monuments historiques et toujours en activité, présente la même puissance qu’une réalisation qui lui est contemporaine : l’Unité d’habitation de Marseille de Le Corbusier.
En 1917, Nelson s’engage dans l’armée américaine et combat comme pilote d’avion. Il revient en France en 1920, se marie avec Francine Le Cœur et s’installe à Paris. Il s’essaye à la peinture mais se forme rapidement à l’architecture auprès d’Auguste Perret. Il sort diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1927. Si sa première construction est une maison parisienne destinée à l’un de ses compatriotes, l’écrivain Alden Brooks (1928-1930), la deuxième est l’atelier qu’il réalise pour son ami Georges Braque à Varengeville (1931). D’autres projets suivent sans toutefois voir le jour. Les établissements hospitaliers qu’il étudie pour la Cité hospitalière de Lille (1932-1933) ou pour la clinique chirurgicale d’Ismaïlia (1933-1935) lui assurent une reconnaissance internationale. Pour d’autres programmes, Paul Nelson fait preuve de la même inventivité, qu’il s’agisse de la révolutionnaire Maison suspendue (1936-1938) ou de l’étonnant Palais de la découverte pour Paris (1937-1939). Après la guerre, vient le temps des réalisations : l’hôpital de Saint-Lô (1946- 1955), puis ceux de Dinan (1963-1968) et d’Arles (1965-1974). Chaque projet se doit d’être une recherche totale et offre l’occasion de collaboration avec ses amis artistes : Man Ray, Jean Hélion, Hans Arp, Juan Miró, Alexander Calder, Fernand Léger. Léger, à qui Nelson fait appel pour doter l’hôpital Saint-Lô de façades polychromes ; Léger, dont il aurait tant voulu signer le musée consacré à son œuvre à Biot (1956).
Grâce à la présence de ces œuvres dans la collection du Musée national d’art moderne, la relation avec Nelson est désormais évoquée dans les expositions consacrées à ses amis artistes : les rétrospectives Léger (Centre Pompidou, 1997 ; Museum Ludwig de Cologne, 2016 ; Centre Pompidou-Metz, 2017) ou l’exposition « Braque, MirÒ, Calder, Nelson. Varengeville, un atelier sur la falaise » du musée de Rouen, 2019. De la même manière, l’œuvre de Nelson a dorénavant sa juste place dans les ouvrages et manifestations qui s’attachent à présenter l’architecture moderne : dernière en date, l’exposition « UAM, une aventure moderne » (Centre Pompidou, 2018). Si l’accrochage dans les salles du Musée national d’art moderne a permis d’offrir régulièrement au public la découverte de certains pans de son travail, l’exposition dans la Galerie du Musée est l’occasion d’apprécier la richesse et l’originalité qui guident tout son œuvre.
Quand
11h - 21h, tous les jours sauf mardis
Réservation fortement recommandée