Projection et rencontre
Ioana Wieder, une muse… Insoumuse
14 sept. 2022
L'événement est terminé
Placée sous le sceau de la sororité avec les féministes américaines, cette séance propose de revenir sur le parcours de la vidéaste, traductrice et féministe Ioana Wieder, en écho à la présentation « Où est-ce qu’on se mai ? Vidéo militante des années 1970 en France ».
En conversation avec la chercheuse Hélène Fleckinger, entourée de portraits d’écrivaines, poétesses et féministes, Ioana Wieder évoque l’histoire méconnue du groupe Les Muses s’amusent, créé à Paris en 1974 dans le sillage d’une nébuleuse de collectifs vidéo féministes, tels que Vidéa, et qui servira de support juridique au Centre audiovisuel Simone de Beauvoir en 1982. Fondé en association avec son amie d’enfance l’actrice Delphine Seyrig, Josée Constantin, Claire Delpech, Monique Duriez et Claude Jourde, Les Muses s’amusent se définit comme un « groupe de femmes déterminées à dénoncer l’image et le rôle stéréotypé des femmes, véhiculés par les médias, et à y répondre par des productions audiovisuelles (réalisations en vidéo, photographies, montages sonores de diapositives, cassettes de son) ». Dès 1976, le néologisme « Les Insoumuses » est utilisé pour signer certaines bandes nées de la collaboration entre Carole Roussopoulos et Les Muses s’amusent.
À partir d’extraits de vidéos, de documents visuels et d’archives écrites, ce sont aussi bien les réalisations personnelles de Ioana Wieder que celles de ses complices, qui sont présentées et commentées lors de cette séance.
Ioana Wieder
Fuyant la Roumanie sous l’occupation nazie, Ioana Wieder s’établit très jeune en Palestine, puis au Liban, où elle se lie d’amitié avec Delphine Seyrig. Après son baccalauréat, elle étudie la philosophie à Paris. En 1959, elle s’installe aux États-Unis et s’engage au sein du Free Speech Movement. De retour en France en 1968, Ioana Wieder enseigne dans une école bilingue. Elle découvre par ailleurs la richesse théorique des féministes américaines et traduit de l’anglais des ouvrages emblématiques, dont Vaginal Politics (1972) d’Ellen Frankfort. Participant au Mouvement de libération des femmes (MLF) dès ses débuts, elle s’implique notamment dans des groupes de conscience sur le self-help.
Hélène Fleckinger
Historienne du cinéma et de la vidéo, Hélène Fleckinger est maîtresse de conférences à l’Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis, actuellement en délégation Cnrs au sein de l’UMR LEGS (Laboratoire d’études de genre et de sexualité). Autrice d’une thèse sur les rapports entre cinéma, vidéo et féminisme (France, 1968-1981), elle est spécialiste des pratiques militantes du cinéma, des usages de la vidéo légère et des questions de genre, au croisement d’enjeux sociaux, politiques, techniques, esthétiques et culturels. Hélène Fleckinger coordonne, avec Nadja Ringart, la plateforme éditoriale « Bobines féministes » autour des mémoires du MLF.
Quand
19h - 21h
Où
Ioana Wieder lors d’une réunion du groupe Les Muses s’amusent en 1974.
© Monique Duriez.