Sans titre
1981
Sans titre
1981
Domaine | Photo |
---|---|
Technique | Epreuve chromogène |
Dimensions | 123,5 x 60,2 cm |
Acquisition | Achat, 1983 |
N° d'inventaire | AM 1983-91 |
Pas de reproduction
Informations détaillées
Artiste |
Cindy Sherman
(1954, États-Unis) |
---|---|
Titre principal | Sans titre |
Date de création | 1981 |
Domaine | Photo |
Technique | Epreuve chromogène |
Dimensions | 123,5 x 60,2 cm |
Tirage | Retirage de 2024 réalisé sous contrôle de l'artiste Tirage à 10 exemplaires |
Acquisition | Achat, 1983 |
Secteur de collection | Cabinet de la photographie |
N° d'inventaire | AM 1983-91 |
Analyse
En 1977, Cindy Sherman débute la série « Untitled Film Stills » : des photographies de petit format en noir et blanc où l’artiste, fardée et déguisée, incarne toutes sortes de personnages féminins issus de l’univers cinématographique – essentiellement le film noir américain des années 1950 et le néoréalisme italien. Tour à tour femme fatale, secrétaire, midinette, adolescente esseulée ou maîtresse de maison, l’artiste joue tous les rôles. Les années 1980 constituent un tournant dans son œuvre : elle commence à faire des photographies en couleur et à travailler systématiquement en studio. Sans titre (1981), se situe au moment où l’artiste, achevant la série « Untitled Film Stills », passe à la couleur et agrandit ses formats. Cette œuvre correspond à une phase d’expérimentation sur les tirages et les éclairages. Comme dans une autre série de photographies réalisée à la même époque (« Centerfolds », 1981), le personnage, une jeune femme à l’allure ordinaire, remplit quasi intégralement le cadre, comme prise au piège, tandis que l’arrière-plan ne révèle presque aucun détail. La protagoniste, qui semble surprise dans le cours d’une situation narrative difficile à identifier, ne regarde pas le spectateur mais quelque chose ou quelqu’un hors champ. Outre notre regard et celui de l’appareil photographique, cette œuvre semble faire allusion à une présence qui nous est invisible, donnant ainsi le sentiment d’assister à une mise en scène qui ne nous est pas destinée. De ce dispositif naît une tension, comme si quelque chose était sur le point d’advenir. Chez Sherman, l’identité du personnage qu’elle incarne n’est jamais précisée ; toute liberté est laissée au spectateur de construire son propre récit.
Alice Fleury
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007