Impression V (Parc)
12 mars 1911
Impression V (Parc)
12 mars 1911
Formes et couleurs s'éloignent désormais de toute fonction descriptive et traduisent davantage rythmes et cadences.
Dans son essai Du Spirituel dans l'art (1912), Vassily Kandinsky qualifie d'«Impressions» six de ses peintures réalisées en 1911. Encore inspirées par la «nature extérieure», celles-ci laissent entrevoir quelques éléments concrets comme ici les deux cavaliers et leur monture. Réduites à des lignes noires, ils se superposent à un monumental triangle rouge à la signification symbolique. Cette œuvre a été exposée par l'artiste au Salon des Indépendants de Paris dès l'année de sa création.
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 106 x 157,5 cm |
Acquisition | Donation de Mme Nina Kandinsky, 1976 |
N° d'inventaire | AM 1976-851 |
Informations détaillées
Artiste |
Vassily Kandinsky
(1866, Empire Russe - 1944, France) |
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Titre principal | Impression V (Parc) |
Date de création | 12 mars 1911 |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 106 x 157,5 cm |
Inscriptions | S.D.B.DR. : KANDINSKY 1911. |
Acquisition | Donation de Mme Nina Kandinsky, 1976 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1976-851 |
Analyse
Fin 1911, le dilettante de Paris est parvenu à créer un véritable mouvement qui provoque un des plus importants séismes esthétiques en Allemagne. En décembre 1911, Kandinsky et Franz Marc organisent la première exposition du groupe Der Blaue Reiter [Le Cavalier bleu], à la galerie Thannhauser. Kandinsky répartit sa production selon les formats, selon le temps nécessaire à leur exécution et selon sa propre inspiration symphonique, en adoptant une nomenclature qui relève de l’opus du musicien : « impressions », « improvisations », « compositions ». En 1911, il peint deux œuvres qui nous sont parvenues en parfait état de conservation : Composition IV et Composition V .
Kandinsky clarifie ses intentions dans un essai appelé à une très grand retentissement, Über das Geistige in der Kunst insbesondere in der Malerei (1912) qui ne sera traduit en français qu’après sa mort sous le titre Du spirituel dans l’art (1949). Il y définit la catégorie de l’« Impression » pour désigner une série de six œuvres, toutes peintes en 1911, dans lesquelles l’impression directe de la « nature extérieure » reste visible. Il est souvent amené à atténuer le côté théorique d’une telle désignation en leur donnant un sous-titre, comme ici, celui de Park. En effet, l’œil retrouve dans les formes abrégées, à gauche, la silhouette d’un cavalier au second plan, et d’une amazone au premier plan à droite.
Il existe pour ce tableau (cat. rais. n° 397) peint en mars 1911, un dessin préparatoire qui permet de « voir » autrement cette œuvre pour laquelle Kandinsky semble avoir eu une préférence. Elle est reproduite dans Du spirituel dans l’art (Piper, Munich, 1912) sous le titre : Impression IV). Elle figure également parmi les illustrations de l’album du Sturm , consacré par Herwarth Walden à Kandinsky, en 1913, et elle se trouvait aussi parmi les œuvres que les Français pouvaient voir au Salon des Indépendants à Paris, en 1911. La peinture, dont le premier acquéreur fut Lothar Schreyer, rédacteur du périodique Der Sturm à partir de 1916, fut rachetée ultérieurement par Mme Nina Kandinsky.
Christian Derouet
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007