L'Ecorché
1948
L'Ecorché
1948
Domaine | Dessin |
---|---|
Technique | Encre de Chine sur carton |
Dimensions | 99,4 x 71,3 cm |
Acquisition | Achat, 1983 |
N° d'inventaire | AM 1983-40 |
Informations détaillées
Artiste |
Nicolas de Staël
(1914, Empire Russe - 1955, France) |
---|---|
Titre principal | L'Ecorché |
Date de création | 1948 |
Domaine | Dessin |
Technique | Encre de Chine sur carton |
Dimensions | 99,4 x 71,3 cm |
Inscriptions | Signé et daté en bas à droite : Staël / 48 |
Acquisition | Achat, 1983 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 1983-40 |
Analyse
Déchirures, éclatements, étirements et tensions sont les dominantes du travail graphique de Nicolas de Staël. Après un apprentissage très soutenu du dessin – formation classique, notamment à l’Académie des beaux-arts de Bruxelles –, il entreprend un long voyage, sorte d’errance, dans le sud de l’Espagne et au Maroc, et en saisit les impressions dans ses carnets de croquis. Revenant à Nice au début des années 1940, Staël délaisse la peinture figurative et parvient à une démarche plus libre, à partir de l’étude d’objets réels, tels que marteaux, tenailles, racines, viandes de boucherie. Il expose alors aux côtés de Domela, Kandinsky et Magnelli, et se lie d’amitié avec Braque.
Ses dessins se rapprochent d’un travail calligraphique, tout en constituant un champ d’expérimentation sur la lumière. L’artiste cherche alors à créer un « nouvel espace » où exprimer toute la violence de ses combats intérieurs. En 1947, il se livre à un nouvel exercice graphique : sur de grandes feuilles, disposées au sol – comme le montrent les photographies prises par Edith Michaelis –, Staël, dans un geste large, dessine au pinceau d’amples signes à l’encre de Chine, coulées noires qui révèlent le fond blanc. Ainsi, dans cette Composition (1947), les variations du trait, en épaisseur et en clarté (encre pure et lavis), créent des contrastes de valeurs, des clairs-obscurs, et, par leur rythme, une écriture musicale, avec ses respirations, ses saccades. Dans L’Écorché (1948), les tracés d’encre de Chine, incisifs, s’inscrivent en grilles croisées ou tourbillonnantes sur un fond blanc. Ils témoignent de la vitalité des dessins de Nicolas de Staël, dont la peinture connaît également une période de transition, entre De la danse (1946) et La Rue Gauguet (1949). Ainsi son œuvre oscille en permanence entre le trait et la couleur. Comme l’écrit Antoine Tudal dans le catalogue de l’exposition « 123 dessins » (galerie Jeanne Bucher, 1979), Staël « expérimente toutes les lignes, tous les traits ; envisage toutes les compositions, tous les enchevêtrements possibles. Orbes, spirales, grilles, réseaux ou mailles entremêlées : tout est mis à profit pour traduire des rythmes et des mouvements, pour faire vibrer entre elles des ombres et des lumières. Voici encore des griffes, des brisures ; des traits d’une grande finesse, scandés de larges taches d’encre sur le blanc du papier. […] Ces résilles sur un fond de lumière forment la trame obligée de la couleur » – elles constituent ainsi le contrepoint de l’œuvre peint. Par la suite, ces compositions abstraites aux formes éclatées vont se rassembler selon des affinités secrètes. L’objet, le paysage, l’atelier, le nu réapparaissent peu à peu dans l’œuvre de Nicolas de Staël, comme en témoignent ses dessins des années 1950, et notamment la série des Nus à l’encre de Chine de 1953.
Bénédicte Ajac
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliographie
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky
De Staël (Françoise).- Nicolas de Staël. Catalogue raisonné des oeuvres sur papier : Lausanne, Ides et calendes, 2013 (cat. n° 278, cit. et reprod. p.) . N° isbn 978-2825802489
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky
Nicolas de Staël : Málaga, Centre Pompidou, 23 juillet-8 novembre 2020. - Paris/Málaga : Centre Pompidou/Centre Pompidou-Málaga, 2020 (sous la dir. de Christian Briend et Anne Lemonnier) (Cit. p. 19 et reprod. p. 29) . N° isbn 978-84-121684-1-9
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky