Traum (Rêve)
1978
Traum
(Rêve)
1978
Domaine | Dessin |
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Technique | Mine graphite et encres de couleur sur papier |
Dimensions | 30,5 x 42,7 cm |
Acquisition | Achat de l'Etat, 1979. Attribution au Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle , 1987 |
N° d'inventaire | AM 1987-532 |
Informations détaillées
Artiste |
Walter Pichler
(1936, Autriche - 2012, Autriche) |
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Titre principal | Traum (Rêve) |
Date de création | 1978 |
Domaine | Dessin |
Technique | Mine graphite et encres de couleur sur papier |
Dimensions | 30,5 x 42,7 cm |
Inscriptions | Signé et daté à l'encre en bas à droite : WALTER PICHLER 1978 |
Acquisition | Achat de l'Etat, 1979. Attribution au Musée national d'art moderne / Centre de création industrielle , 1987 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 1987-532 |
Analyse
Profondément marqué par l’histoire de son pays, l’œuvre du Viennois Walter Pichler relève, dès ses débuts, de l’idéologie contestataire et utopiste des années 1960, qui l’amènera à dessiner des projets imaginaires se situant entre urbanisme, architecture et sculpture. Alors proche de Hans Hollein, il rédige une série de manifestes militant pour une nouvelle architecture capable de répondre aux exigences du corps, de l’esprit et de l’imagination, ouverte à la nature, et qui constituerait une « arme » contre l’architecture fonctionnaliste de l’Europe de l’après-guerre – autre forme, selon lui, d’oppression fasciste. Il conçoit notamment des projets de villes souterraines utopiques. À partir du milieu des années 1960, ses Prototypen, série d’œuvres sculpturales conçues pour s’adapter au corps humain, telles que Casque TV ou Petit Espace, relèvent d’une même dénonciation de l’enfermement de l’individu dans un environnement rigoureusement planifié. Pichler lui-même s’installe en 1972 dans une ferme du Burgenland, qu’il aménage comme un paysage refuge, un « rituel pour son Dieu ».
Son œuvre graphique, profondément sombre et pessimiste, revient à la figure humaine, accuse le drame d’une destinée individuelle entièrement mécanisée et cloisonnée. Alors que ses plans d’architecture sont précis, ses dessins des années 1970 offrent la violence expressive d’esquisses sans cesse retravaillées : le graphisme est explosif, les contours à l’encre noire sans cesse repris pour conférer un air déchiqueté aux figures, spectrales, décharnées, comme sorties d’un autre univers. Traum en dénonce le cauchemar : la mort est à l’œuvre dans cette encre noire et brune, où une bête ensanglantée aux griffes sorties est attaquée à coups de pelles. L’apparition à la fois irréelle et transparente, aveuglée, gronde comme quelque création surgie de la Préhistoire ou de l’inconscient. Énigmatique, inquiétante par son ambivalence même, elle incarne tout aussi bien la menace de la bête fasciste à anéantir que la révolte impuissante d’un être instinctif attaqué de toute part.
Anna Hiddleston
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008