Dessin automatique
1926
Dessin automatique
1926
Domaine | Dessin |
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Technique | Encre et gouache sur papier |
Dimensions | 33 x 25,5 cm |
Acquisition | Achat, 2007 |
N° d'inventaire | AM 2007-217 |
Informations détaillées
Artiste |
Yves Tanguy
(1900, France - 1955, États-Unis) |
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Titre principal | Dessin automatique |
Date de création | 1926 |
Domaine | Dessin |
Technique | Encre et gouache sur papier |
Dimensions | 33 x 25,5 cm |
Inscriptions | Signé et daté à l'encre en bas à droite : YVES TANGUY 26 |
Acquisition | Achat, 2007 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 2007-217 |
Analyse
Bien que l’automatisme soit désigné, en 1924, dans le Manifeste du surréalisme d’André Breton, comme la voie par excellence de la dictée de l’inconscient, rares sont les œuvres plastiques qui ressortissent immédiatement et totalement à une pratique purement gestuelle. Il semble que ce soit, pour l’heure, non pas rue Fontaine mais dans le cercle indépendant de la rue Blomet, avec André Masson et Joan Miró, ou encore dans celui, frondeur, de la rue du Château, avec Yves Tanguy, qu’il faille paradoxalement en trouver les premières expérimentations : Masson livre dès 1924 un « lâcher » de lignes sur l’espace de la feuille de papier, Tanguy ponctue de pictogrammes élémentaires le fond de ses dessins.
Le jeune peintre, qui habite alors avec Jacques Prévert et Marcel Duhamel le désormais légendaire 54, rue du Château – où est inventé également le jeu surréaliste du « cadavre exquis » –, et qui, en novembre 1925, visite l’exposition « La Peinture surréaliste » de la galerie Loeb, est pleinement au fait des injonctions nouvelles. Il abandonne la figuration onirique, naïve, de ses débuts, qui en appelait à une sorte d’illustration expressionniste proche de la bande dessinée, pour livrer des visions, plus dessinées que peintes, relevant pleinement d’une démarche automatique : lignes erratiques, serpentines, ici éparses, là mêlées en pelotes bouillonnantes, fumées incertaines et flottantes, pictogrammes résiduels d’éléments figuratifs (végétaux, apparitions fantomatiques) constituent désormais des sortes de paysages oniriques, énigmatiques, paysages dont Breton, qui se rend rue Fontaine pour la première fois fin 1925, admirera pour toujours la « suspicion ». Rares sont les dessins qui, comme celui-ci, relèvent d’un automatisme aussi absolu, et aussi économe : la dispersion, au hasard et all over sur le blanc de la feuille, de lignes graciles et hésitantes, de frottages d’encre plus rapides, auxquels répondent en contrepoint quelques formes plus dessinées mais non identifiables, la répétition de ces différentes procédures forment une véritable « pluie » d’éléments graphiques dans l’espace. L’engouement des surréalistes est immédiat : Benjamin Péret demande à Tanguy des dessins pour illustrer son ouvrage Dormir, dormir dans les pierres , qui paraîtra en 1927 ; André Breton l’invite à inaugurer, avec une première exposition dont il préface le catalogue, la Galerie surréaliste, qui ouvre en mai 1927.
Agnès de la Beaumelle
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliographie
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