Masque Pende ou Pendeluba (Zaïre)
[1850 - 1900]
Masque Pende ou Pendeluba (Zaïre)
[1850 - 1900]
Domaine | Sculpture |
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Technique | Bois, kaolin, ocre rouge ou poudre de bois ("ngula"), fibres végétales, ficelle |
Dimensions | 64 x 47 x 18 cm |
Acquisition | Donation de Mme Susi Magnelli, 1984 |
N° d'inventaire | AM 1984-347 |
Informations détaillées
Artiste | Anonyme (sans précision) |
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Titre principal | Masque Pende ou Pendeluba (Zaïre) |
Date de création | [1850 - 1900] |
Domaine | Sculpture |
Technique | Bois, kaolin, ocre rouge ou poudre de bois ("ngula"), fibres végétales, ficelle |
Dimensions | 64 x 47 x 18 cm |
Acquisition | Donation de Mme Susi Magnelli, 1984 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1984-347 |
Analyse
Ce masque polychrome, où s’inscrit un visage assez naturaliste de couleur sombre aux paupières baissées, est coiffé d’une longue chevelure en fibres de raphia, et prolongé par une extension sous le menton, recouverte de motifs losangiques blanchis au kaolin. Il évoque une variante du masque masculin giwoyo, avec sa longue « projection » en bois sculpté, ornée de losanges alternativement noirs et blancs, qui constitue l’une des plus anciennes traditions masquées du pays des Pende occidentaux, à l’origine de l’Angola actuel. Il est placé non pas devant le visage mais légèrement renversé au sommet de la tête ; le porteur de ce masque ne danse pas au village, comme c’est le cas des autres masques évoquant portraits et caricatures, mais en pleine brousse, émergeant des hautes herbes au son de la clochette attachée à sa taille. Interprété comme la représentation d’un défunt, les yeux clos sur son lit de mort, le corps drapé dans un suaire, ce masque était autrefois associé à des rites ayant pour but de prendre congé du mort avec toutes les marques du respect et de l’entretien du souvenir, exhortant l’esprit du mort à s’éloigner du village, de façon à ce qu’il ne revienne pas hanter les vivants et leur causer du tort. Il s’inscrivait donc dans le cadre de pratiques funéraires. Les défunts n’étaient pas enterrés immédiatement après leur décès mais lavés et drapés dans un pagne de raphia qui montait jusqu’au menton ; les yeux mi-clos, la bouche couverte, ils étaient ensuite exposés pour un dernier adieu.
Les masques pende se rassemblent essentiellement dans le contexte initiatique, la mukhanda, pour la conclusion des rites. Considéré comme l’« oncle maternel » des autres masques, giwoyo exerce sur eux, du fait de son âge, une autorité incontestable. La donation de Susi Magnelli comprend deux autres objets d’Afrique centrale et orientale : une hache de cérémonie luba (Zaïre) et une trompe de Tanzanie (AM 1984-335 et 321).
Hélène Joubert
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliographie
La collection africaine d''Alberto Magnelli (Donation Susi Magnelli) : Paris, Musée national d''art moderne, Centre Georges Pompidou, 1er février-20 mars 1995 (cit. p. 74-75 et reprod. p. 75) . N° isbn 2-85850-816-X
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