Double paysage, tempête électrique
1928
Double paysage, tempête électrique
1928
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 67 x 137 cm |
Acquisition | Achat, 1978 |
N° d'inventaire | AM 1978-320 |
Informations détaillées
Artiste |
Joseph Sima
(1891, Autriche-Hongrie - 1971, France) |
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Titre principal | Double paysage, tempête électrique |
Date de création | 1928 |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 67 x 137 cm |
Inscriptions | S.D.B.DR. : Sima / 1928 |
Acquisition | Achat, 1978 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1978-320 |
Analyse
Après des études à l’École supérieure technique et à l’Académie des Beaux-Arts à Prague, où il côtoie l’avant-garde artistique et notamment le groupe Devětsil – dont il est un des membres fondateurs lors de sa création, le 5 octobre 1920 –, Síma, « happé par la peinture », s’installe à Paris en 1921. Si ses débats théoriques avec Mondrian (notamment à propos « du point sans poids ») lui permettent de se libérer du cubisme de ses premières années, s’il se lie aussi au monde des poètes, tels Henri Michaux, Pierre Jean Jouve, mais aussi ceux réunis autour du mouvement poétique du « Grand Jeu » de Roger-Gilbert Lecomte à partir de 1927, avec qui il partage une même recherche spirituelle, c’est surtout une expérience sensorielle qui est à l’origine de toute son œuvre. En effet, entre 1924 et 1925, alors qu’il loge chez Pierre Jean Jouve, à Carona, près de Lugano, la vision par une nuit d’orage de la foudre en boule le bouleverse : « Dans le très court instant d’un éclair, apparaissait, sitôt éclipsée, la fantastique nudité d’un châtaignier mort. C’était véritablement un corps devenu nu. La lumière, épaissie, créait le monde » (Monique Faux, Sima : Œuvres de 1921 à 1970, cat. exp. Genève, galerie Engelberts, mai-juin 1977, cité dans Sima , cat. exp., Paris, 1992, op. cit. , p. 66). À partir de cette expérience fulgurante, Síma va créer plusieurs esquisses et tableaux, à la fois sur le thème du double paysage (Double paysage, 1927, Paris, anc. coll. Jean Hugues) et sur le rapport entre matière et lumière ( Midi, 1928, AM 1977-253 ou ML-Tempête électrique, 1928, Brno, coll. part.). Le tableau du Musée, révélé lors de la première exposition Síma, galerie Povolozky à Paris, en 1929 (cat. no3), donne l’impression d’avoir été plus rêvé que vraiment vu par Síma. Quel autre sens trouver à ces deux scènes presque réversibles d’arbres morts, de corps géométriques et de halos bleus ? N’y aurait-il pas un triple jeu sémantique entre le fond obscur d’une forêt qui serait une allusion à l’inconscient, l’arbre entre vie et mort et les blocs géométriques venus d’un autre monde ? Le sens de ce tableau serait donc avant tout métaphysique : une métaphore de la connaissance qui doit unir les trois niveaux de la réalité.
PERSON - Claude Schweisguth
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007