Pirogenético, pirogenético

Né en 1940 aux États-Unis, Jimmie Durham s’est affirmé dès les années 1970 comme militant de l’American Indian Movement, avant de développer une production artistique portée par la critique de l’impérialisme et de la ségrégation. Avec Pirogenético, pirogenético, 2009, il renoue avec les mythologies du Mexique, où il vécut de 1987 à 1994. Il explore le potentiel de l’obsidienne, cette pierre noire, dure et tranchante utilisée comme arme par les civilisations précolombiennes. Trois blocs taillés comme des silex dialoguent avec leurs moulages en «argent allemand», mélange de cuivre, d’argent, de zinc et de nickel. Ce diptyque, dont le dispositif emprunte autant à la présentation des offrandes sacrificielles sur les autels des temples de l’ancien Mexique qu’à celle des cabinets de curiosités, semble contenir une violence latente mais transfigurée par la beauté de la matière.