Sans titre (D2646)
[1997 - 1998]
Sans titre (D2646)
[1997 - 1998]
Domaine | Dessin |
---|---|
Technique | Peinture acrylique, mine graphite, fusain, charbon de bois, poussière, végétaux, bracelets de caoutchouc, agrafes sur papier |
Dimensions | Chaque élément : 80 x 120 cm |
Acquisition | Achat, 2000 |
N° d'inventaire | AM 2000-27 (1-2) |
Informations détaillées
Artiste |
Philippe Cognée
(1957, France) |
---|---|
Titre principal | Sans titre (D2646) |
Date de création | [1997 - 1998] |
Domaine | Dessin |
Description | Diptyque |
Technique | Peinture acrylique, mine graphite, fusain, charbon de bois, poussière, végétaux, bracelets de caoutchouc, agrafes sur papier |
Dimensions | Chaque élément : 80 x 120 cm |
Inscriptions | Non signé, non daté |
Acquisition | Achat, 2000 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 2000-27 (1-2) |
Analyse
Peinture et dessin : pour capter le réel, Philippe Cognée commence par prendre beaucoup de clichés photographiques, multipliant les axes de ses prises de vue. Puis il retourne aux procédures artistiques les plus classiques, dont il transgresse les règles. Immeubles, ponts, gares, containers sont ses cibles favorites, les objets d’une implosion. Le choix du musée comme instrument de son ironie est également significatif : c’est l’architecture avant-gardiste du Centre Pompidou, emblème de l’art contemporain, qui apparaît dans trois représentations éclatées (2003), puis celle, non moins spectaculaire, de Frank Gehry pour le Guggenheim de Bilbao.
Ailleurs, l’artiste prend pour sujet le bâtiment de la Cogema à La Hague [1997-1998], destiné au traitement des déchets nucléaires. D’emblée, le fusain, la matière friable du charbon, plus que la peinture, est utilisé par l’artiste dans cette entreprise de destruction du motif. Mais, lorsqu’il dessine, Cognée se conduit aussi en peintre : il badigeonne, comme ici, le papier d’une épaisse couche d’acrylique, puis dessine avec un bâton de fusain, dont les brisures s’incrustent dans la pâte blanche encore liquide de la peinture. Ensuite, à l’aide d’un film transparent et d’un fer à repasser, il écrase la matière. Les tracés se dissolvent, deviennent flous, voire disparaissent pour ne laisser que cendres et éclats de charbon. La rigueur des noirs et des blancs qui accentue la portée mélancolique, morbide, de ces paysages, ne fait que redoubler la violence du spectacle qui semble se dérouler devant les yeux. Car la vision instantanée, prise en deux temps, du bâtiment fantôme a bien l’apparence, détournée, de séquences successives livrées par un reportage à la caméra. Comme chez les grandes figures de la peinture allemande, Sigmar Polke et Gerhard Richter, le projet de Philippe Cognée est de livrer une image brouillée de la réalité et, paradoxalement, de rehausser la représentation de manière spontanée et intimiste.
Jean-Pierre Bordaz
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliographie
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky
Invention et transgression, le dessin au XXe siècle : Collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne, Cabinet d''art graphique : Besançon, Musée des beaux-arts et d''archéologie, 27 avril-27 août 2007.- Paris : Editions du Centre Pompidou, 2007 (cit. p. 107 et reprod. coul. p. 118 et 119) . N° isbn 978-2-84426-326-1
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky
Collection Art graphique : [Catalogue de] La collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne - Centre de création industrielle. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2008 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle) (cit. et reprod. coul. p. 501) . N° isbn 978-2-84426-371-1
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky