East winds
1984
East winds
1984
Domaine | Dessin |
---|---|
Technique | Aquarelle sur papier |
Dimensions | 57 x 76,5 cm |
Acquisition | Achat, 1984 |
N° d'inventaire | AM 1984-810 |
Informations détaillées
Artiste |
Lee Ufan
(1936, Corée) |
---|---|
Titre principal | East winds |
Titre attribué | Vents d'est |
Date de création | 1984 |
Domaine | Dessin |
Technique | Aquarelle sur papier |
Dimensions | 57 x 76,5 cm |
Inscriptions | Signé et daté en bas à droite, au crayon : L. Ufan 84' |
Acquisition | Achat, 1984 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 1984-810 |
Analyse
L’aquarelle est pour Lee Ufan le matériau « sensible » par excellence, à l’encontre de l’huile ou de l’encre, plus « rationnels », qui transcrivent davantage l’ossature des formes : elle est le lieu de vibrations, d’expansions, de diffusions inattendues. Elle apparaît dans son travail dans les années 1980, alors que l’artiste abandonne ses recherches autour du point et de la ligne ( From Point , From Line ) pour des œuvres où le geste est libéré : les peintures de la série East Winds , en 1984, ne sont plus tant conçues comme des variations systématiques où le pinceau s’épuise, mais comme des lieux d’improvisation où, poursuivant un cheminement erratique, le pinceau se perd. Les touches s’enchaînent au hasard – ou au gré du vent –, la première appelant la seconde, et la troisième, à l’infini. Fluides, elles créent un espace chaotique, mouvant, cosmique, témoignant de la quête essentielle, dans l’œuvre de Lee Ufan, d’unité avec l’univers.
Issu du mouvement japonais du Monoha (« École des choses »), Lee Ufan s’est en effet engagé, dès la fin des années 1960, dans la recherche d’une abolition du dualisme entre l’homme et la nature, le sujet et l’objet, le concept et la matière. Ses œuvres interrogent alors le vide (la « réserve ») et le « non agir » : pierres, poutres, balles de coton sont disposées dans l’espace avec une intervention minimale de l’homme, comme pour inviter l’extérieur, la nature, à participer à l’art. Dans les années 1970 et 1980, cette recherche est perpétuée dans des œuvres en deux dimensions : par le geste, qui se veut ouvert et réceptif, l’univers – l’inconnu – prend place sur la toile ou sur le papier. L’art gestuel de Lee Ufan ne se situe donc pas dans la lignée de l’expressionnisme occidental, où le jeu de la vitesse et de l’« automatisme » sont compris comme les révélateurs d’un ego, mais est plutôt parent d’une méditation orientale : par la lenteur, par son caractère élémentaire, le geste porte en lui une valeur universelle. Ainsi, les touches aléatoires de East Winds , leur rythme, recueillent le « souffle inépuisable de l’infini » – ce que l’on pourrait nommer, en empruntant à l’artiste le titre d’un recueil de textes écrits au milieu des années 1980, le Tremblement du Temps .
Anne Lemonnier
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliographie
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky
Lee Ufan : habiter le temps= inhabiting time : exposition Centre Pompidou, Metz, 27 février - 30 septembre 2019 / [commissaire, Jean-Marie Gallais] . - Metz : Centre Pompidou-Metz, 2019 (reprod. coul. p. 91 (oeuvre non exposée)) . N° isbn 978-2-35983-055-2
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky