Codice
1980
Codice
1980
Domaine | Dessin |
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Technique | Fusain et pastel sur papier |
Dimensions | 45,7 x 60,8 cm |
Acquisition | Achat, 1995 |
N° d'inventaire | AM 1995-201 (11) |
Fait partie de l'ensemble |
Codice Série (Ensemble dissociable) |
Informations détaillées
Artiste |
Francesco Clemente
(1952, Italie) | |
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Titre principal | Codice | |
Date de création | 1980 | |
Fait partie de l'ensemble | Codice Série (Ensemble dissociable) Série de 11 dessins [1980] 45,7 x 60,8 cm | |
Domaine | Dessin | |
Technique | Fusain et pastel sur papier | |
Dimensions | 45,7 x 60,8 cm | |
Inscriptions | Signé en bas au milieu : Francesco Clemente. Non daté | |
Acquisition | Achat, 1995 | |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique | |
N° d'inventaire | AM 1995-201 (11) |
Analyse
Dès les années 1970, le dessin est pour Francesco Clemente un moyen d’expression privilégié, qui ne précède pas la peinture à l’huile ou le travail de la fresque, mais constitue un terrain autonome, où figurent les éléments essentiels de sa mythologie. Napolitain, proche à ses débuts d’Alighiero Boetti, de Luigi Ontani et de Pino Pascali, il est voyageur et féru de culture indienne comme eux. Il s’installe en 1982 à New York, où son atelier devient le point de rencontre de peintres – Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Julian Schnabel, Brice Marden – et de poètes de la Beat Generation – Rene Ricard, John Wieners et surtout Allen Ginsberg. Puisant dans ces trois répertoires culturels et mêlant les langages poétique et plastique, Clemente développe une œuvre singulière, marginale, fortement autobiographique, dans laquelle l’interrogation sur le corps, le sien, occupe une place centrale.
La série des onze dessins de Codice (1980) en témoigne parfaitement. Privilégiant, avec brio, les effets graphiques en noir et blanc du fusain et du pastel, Clemente conçoit sept de ces dessins comme des diptyques qui font alterner visions diurnes et nocturnes, proposant en quelque sorte les deux faces d’un Janus. Sur les pages de ce « manuscrit », dont seules les images auraient persisté, le visage de l’artiste se confronte avec ses doubles, avec son histoire et sa mort. À un traitement parfois très réaliste de la figure se superpose un certain nombre de visions oniriques issues de fantasmagories personnelles d’un érotisme théâtralisé, ou empruntées à l’iconographie classique, comme c’est le cas pour l’araignée d’Odilon Redon. Décapitation, blessure, mutilation, crime (« oggi vidi uccidere », est-il écrit sur l’une des séquences), gestes déplacés, mimiques forcées (la bouche est close ou béante, l’œil évidé ou dilaté), sont autant de sévices infligés au corps, dont sont vécues les limites. L’insistance sur les orifices (nez, bouche) et sur les flux vitaux (sang, sperme), l’intrusion d’objets informes et d’animaux établissent une circulation secrète, interne, entre le corps et le monde.
Agnès de la Beaumelle
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008