Drei Rekruten
[1924]
Drei Rekruten
[1924]
Domaine | Dessin |
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Technique | Mine graphite sur papier |
Dimensions | 37,3 x 48,4 cm |
Acquisition | Achat, 1984 |
N° d'inventaire | AM 1984-389 |
Informations détaillées
Artiste |
Karl Hubbuch
(1891, Allemagne - 1979, République fédérale d'Allemagne) |
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Titre principal | Drei Rekruten |
Titre attribué | Trois recrues |
Date de création | [1924] |
Domaine | Dessin |
Description | Au dos, tampon de l'artiste en bas à droite et en bas à gauche |
Technique | Mine graphite sur papier |
Dimensions | 37,3 x 48,4 cm |
Inscriptions | Annotation en bas à gauche : Hoppi |
Acquisition | Achat, 1984 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 1984-389 |
Analyse
À côté du foyer berlinois dominé par Otto Dix et George Grosz et de l’Académie de Munich, animée par George Schrimpf, le groupe de l’Académie de Karlsruhe rassemble, autour de Karl Hubbuch, Rudolf Dischinger, George Scholz, Herman Sprauer : tous privilégient une lumière froide, un métier lisse et précis, dans l’esprit de la Nouvelle Objectivité, mouvement artistique de l’entre-deux-guerres qui s’est développé en Europe, en particulier dans l’Allemagne marquée par la montée du national-socialisme. Politiquement engagés, ces artistes caricaturent la République de Weimar, alors en pleine crise économique et sociale, par une série de portraits le plus souvent acerbes, empruntés à la réalité quotidienne.
Le style de Hubbuch, dans ces Trois recrues comme dans les autres dessins de la collection (Publicité, 1924 ; Hilde aux jambes croisées, 1926), est marqué par un trait incisif, concis, qui tient du constat brutal. Cernés sur le vif au crayon noir, les trois hommes, probablement engagés volontaires dans l’armée, empruntent la même pose passive : identiques sous l’uniforme mal ajusté, les bras pendants, comme dans l’attente d’un ordre. Leurs visages, leurs regards vides, lointains, expriment la même stupeur, une égale inquiétude.
Moins outrancière, plus réservée que celles de George Grosz et d’Otto Dix, l’œuvre satirique de Hubbuch est proche de celles de George Scholz et de Rudolf Schlichter. Leurs travaux récents sont réunis et présentés de façon officielle pour la première fois par Gustav Hartlaub, directeur de la Kunsthalle de Mannheim, durant l’été 1925, sous le titre de « Neue Sachlichkeit ». Mais Hubbuch marque bientôt ses distances vis-à-vis de l’Allemagne : à partir de 1926, il effectue plusieurs séjours à Paris, et publie, en 1931, un ouvrage intitulé La France, illustré de quarante dessins de sa main.
Claude Laugier
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliographie
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Collection Art graphique : [Catalogue de] La collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne - Centre de création industrielle. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2008 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle) (cit. et reprod. coul. p. 149) . N° isbn 978-2-84426-371-1
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