Liebespaar (Les Amoureux)
[1921 - 1923]
Liebespaar
(Les Amoureux)
[1921 - 1923]
« J’ai beaucoup sacrifié pour arriver à la couleur pure, à une composition simple et ouverte et dans les moments de doute, il m'arrive de me demander face à mes toiles: est-ce un progrès ?»
| Domaine | Peinture |
|---|---|
| Technique | Huile sur toile |
| Dimensions | 59 x 69 cm |
| Acquisition | Achat, 1961 |
| N° d'inventaire | AM 3967 P |
Informations détaillées
| Artiste |
Ernst Ludwig Kirchner
(1880, Allemagne - 1938, Suisse) |
|---|---|
| Titre principal | Liebespaar (Les Amoureux) |
| Date de création | [1921 - 1923] |
| Domaine | Peinture |
| Technique | Huile sur toile |
| Dimensions | 59 x 69 cm |
| Inscriptions | DE.D.S.H.G. : Dem verehrten Meister Henry van de Velde / zu seinem sechzigsten Geburtstage gewidmet / 3. April 1923. von E.L. Kirchner. |
| Acquisition | Achat, 1961 |
| Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
| N° d'inventaire | AM 3967 P |
Analyse
Entré dans la collection sous le titre Le Couple , ce tableau (cat. rais. 1, no732), dédicacé à l’architecte belge Henry van de Velde en l’honneur de son 60e anniversaire, est emblématique du changement de style de Kirchner à Davos, où il se retire en 1917, en raison d’une dépression nerveuse causée par la guerre. Facture et composition sont simplifiées, plus monumentales et assujetties à une logique ornementale, proche des tapisseries auxquelles Kirchner s’intéressait alors. La date de la dédicace, 1923, n’est vraisemblablement pas la date de la réalisation. Le même motif, inversé, figure sur une gravure sur bois de 1921 intitulée La Conversation (cat. rais. 2, n o 456). De surcroît, la femme allongée sur le canapé vers laquelle se penche Kirchner – identifiable par la coupe de cheveux, les paupières lourdes et le menton pointu (voir Autoportrait au chat de 1920, cat. rais. 1, no621) – est sans doute la danseuse Nina Hard, qui a rendu visite à Kirchner en 1921. Son buste aux seins écartés, très reconnaissable, se retrouve dans son portrait Danseuse allongée de 1921 (cat. rais. 1, no674). Malgré son caractère intime, ce tableau semble avoir plu à Van de Velde, comme l’indique une lettre de Kirchner, datée du 14 avril 1923. Kirchner avait rencontré l’ancien directeur de l’école d’art décoratif de Weimar, pour la première fois en 1914, à Cologne. Ils se retrouvent en Suisse où Kirchner lui consacre deux gravures (en 1917 et 1918), et se lie d’amitié avec sa fille Nele, qui fut son élève durant l’automne de 1920. Dans la lettre citée, Kirchner explique la recherche formelle à l’origine de ce tableau : « J’ai beaucoup sacrifié pour arriver à la couleur pure, à une composition simple et ouverte et dans les moments de doute, il m’arrive de me demander, face à mes toiles : est-ce un progrès ? Je voudrais en arriver à ce que le tableau soit suffisamment élaboré pour que chaque détail puisse être considéré et apprécié pour lui-même : à leur manière, les anciens y étaient parvenus. »
Angela Lampe
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliographie
HOOG (Michel). - "Les peintres de la Brücke au musée national d''art moderne", in La Revue du Louvre et des musées de France [revue], n° 3, Paris, 1968 (fig. 2 cit. p. 153 et reprod. p. 152)
La revue du Louvre et des musées de France, Paris, 1968, n°3 (Hoog (Michel).-"Les peintres de la Brücke au Musée national d''art moderne", fig. 2 cit. p. 153 et reprod. p. 152)
Collection Art Moderne :[Catalogue de] La collection du Centre Pompidou/Musée national d''art moderne. - Paris : Editions du Centre Pompidou, 2006 (sous la dir. de Brigitte Leal) (cit. et reprod. coul. p. 342) . N° isbn 978-2-84426-317-9
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Bleu Jaune Rouge. La couleur libérée : Le Mans, Musée de Tessé, 28 novembre 2015-13 mars 2016 (cit. p. 40 et reprod. coul. p. 41) . N° isbn 978-2-911057-52-6
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