Crucifixion
vers 1965
Crucifixion
vers 1965
Domaine | Sculpture |
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Technique | Objets divers et tissus, dentelles encollés, sur grillage |
Dimensions | 236 x 147 x 61,5 cm |
Acquisition | Achat, 1975 |
N° d'inventaire | AM 1975-86 |
Informations détaillées
Artiste |
Niki de Saint Phalle
(1930, France - 2002, États-Unis) |
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Titre principal | Crucifixion |
Date de création | vers 1965 |
Domaine | Sculpture |
Description | Assemblage |
Technique | Objets divers et tissus, dentelles encollés, sur grillage |
Dimensions | 236 x 147 x 61,5 cm |
Acquisition | Achat, 1975 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Contemporain |
N° d'inventaire | AM 1975-86 |
Analyse
Conçue pour être accrochée en hauteur, cette femme crucifiée se présente offerte au spectateur : entre ses bas et ses porte-jarretelles, les jambes largement ouvertes révèlent un pubis velu – un magma sombre de fil de laine. Comme pour La Mariée, sa poitrine est couverte d’objets divers (jouets, fleurs artificielles…) mais, à la différence de celle-ci, l’artiste a ici réintroduit la couleur. Par son anatomie aux formes plantureuses et disproportionnées, elle évoque quelques vénus paléolithique. Toutefois, ses attributs (les bigoudis) ainsi que son accoutrement contribuent à ancrer le personnage dans le présent. Cette période correspond à une étape décisive dans l’œuvre de Niki de Saint Phalle : celle de ses premières « Nanas ». En 1964, Larry Rivers avait réalisé un dessin de son épouse Clarice, alors enceinte. Niki de Saint Phalle, amie du couple, fut attirée par cette représentation au point de réaliser, avec la collaboration de Larry Rivers, un collage sur le même thème. À partir de la femme épanouie, dispensatrice de vie, elle crée les premières « Nanas » aux formes rebondies, d’abord construites en papier mâché et en tissus puis, comme ici, en polyester peint, technique qui permet une polychromie plus éclatante. En même temps figure archétypale, putain et mémère, ce personnage est tout à la fois ridicule, révulsant et fascinant. Si les premières figures féminines de l’artiste sont crucifiées dans leurs attributs de femme ou de mère, par leur sacrifice même, elles semblent émancipatrices.
Alice Fleury
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne, sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007