Coco solo
2004
Coco solo
2004
Domaine | Dessin |
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Technique | Mine graphite, aquarelle et lavis d'encre sur papier |
Dimensions | 154 x 227 cm |
Acquisition | Achat, 2007 |
N° d'inventaire | AM 2007-159 |
Informations détaillées
Artiste | Carpinteros (Los) |
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Titre principal | Coco solo |
Date de création | 2004 |
Domaine | Dessin |
Technique | Mine graphite, aquarelle et lavis d'encre sur papier |
Dimensions | 154 x 227 cm |
Inscriptions | Titré à la mine graphite, au milieu en bas : "coco solo". Signé et daté à la mine graphite en bas à droite : Los Carpinteros / La Hab 2004 |
Acquisition | Achat, 2007 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 2007-159 |
Analyse
À Cuba, une tong faite de vieux pneus est la chaussure la plus commune et la moins chère. De fabrication simple, avec sa semelle épaisse et malléable, elle est un élément familier de la vie quotidienne des Cubains. Los Carpinteros, le célèbre collectif formé en 1991 (Marco Castillo Valdés, Dagoberto Rodríguez Sánchez et, jusqu’à son départ en juin 2003, Alexandre Arrechea) a intégré les rues de La Havane dans la semelle.
En peignant une tong couverte de petits bâtiments cubiques, il transforme l’objet utilitaire en une cartographie de la mémoire : symbole à la fois du nomade et du sédentaire, du local et du global, la tong fabriquée en série devient une icône poétique, incarnant un lieu, une identité et une culture. Dans cette aquarelle monumentale, peinte dans une variété de tons gris, elle se découpe, presque en trompe-l’œil, sur le blanc de la feuille : sa forme massive semble flotter devant le spectateur, offrant consolation aux déracinés, aux dépossédés, à tous ceux qui, en quelque sorte, ont perdu leur chemin.
Los Carpinteros [Les charpentiers] refusent l’idée d’une création individuelle en faveur d’une tradition plus ancienne, celle de la guilde de travailleurs qualifiés et d’artisans. L’ironie enjouée et la métaphore poétique s’unissent à l’excellence du métier pour produire des objets qui définissent une nouvelle frontière entre l’art et le design. Ville de tentes transportable, classeur de métal avec un tiroir trop grand pour servir, plantation de cafetières… : toutes leurs productions mettent en œuvre le paradoxe d’idées impossibles ayant pris la forme d’objets parfaits. Le dessin constitue pour le collectif le moyen immédiat de développer ses idées, qui s’expriment ensuite à travers la sculpture, l’installation ou l’estampe.
Anna Hiddleston
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliographie
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