L'été
1940 / 1967
L'été
1940 / 1967
Domaine | Sculpture |
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Technique | Bronze à la cire perdue |
Dimensions | 17 x 30 x 19 cm |
Acquisition | Donation de M. Claude Laurens, 1967 |
N° d'inventaire | AM 1610 S |
Informations détaillées
Artiste |
Henri Laurens
(1885, France - 1954, France) |
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Titre principal | L'été |
Date de création | 1940 / 1967 |
Collaborateurs | Fondeur Fondeur : C.Valsuani |
Domaine | Sculpture |
Technique | Bronze à la cire perdue |
Stade de la creation | D'après un plâtre de 1940 |
Dimensions | 17 x 30 x 19 cm |
Tirage | Epreuve M.N. fondue entre 1954 et 1967 |
Inscriptions | CA.AR.G. : CIRE/C.VALSUANI.PERDUE |
Acquisition | Donation de M. Claude Laurens, 1967 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1610 S |
Analyse
Les années de guerre sont pour Laurens une période de retrait, de retenue, assombrie par l’Occupation. Le sculpteur vit retiré à Paris et les figures féminines, qu’il continue de modeler dans le plâtre ou de tailler dans le marbre – ses marbres pentéliques polis seront exposés chez Louis Carré en 1945 –, deviennent plus massives et renfermées sur elles-mêmes. Cependant, depuis 1939, Laurens multiplie les dessins où le tracé linéaire au crayon s’épand librement. La ligne ondoyante, sans cesse croisée et recroisée sur le papier, accompagne l’étirement ou la prostration des corps sculptés. Une série de petits bronzes à la patine noire reprend les postures dessinées dans un entrelacs de contours et d’espace. À l’expansion et l’élan plein d’espoir du Drapeau (1939, AM 1604 S), succèdent la forme recroquevillée de L’Été (cat. exp. Paris, 1967, op. cit. , n o 74) en 1940, celle écartelée de la Femme fleur (1942, AM 1613 S), aux membres pliés et dépliés dans un tournoiement effaré. L’Été, c’est celui de la première année de l’Occupation qui suit l’armistice de juin 1940. Cette figure de femme aux formes gonflées, presque monstrueuses, semble renversée, écrasée au sol, d’où elle se soulève avec peine, les bras faiblement retenus au buste et à la tête. La confusion réelle et symbolique règne, les membres déformés se mêlent et se confondent, les seins protubérants s’unissent aux boursouflures des cuisses et des jambes arc-boutées, aux ganglions des bras. Dans une savante distribution des vides et des pleins dans l’espace, Laurens réussit à saisir l’angoisse du moment, celui de l’instant où tout s’effondre.
Marielle Tabart
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliographie
Braque/Laurens un dialogue. Autour des collections du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne et du Musée des beaux-arts de Lyon : Lyon, Musée des beaux-arts, 21 octobre 2005-30 janvier 2006. - Paris : Editions du Centre Pompidou, 2005 (sous la dir. d''Isabelle Monod-Fontaine et Sylvie Ramond, avec Marielle Tabart) (cit. p. 104, reprod. coul. p. 105) . N° isbn 2-84426-288-0
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Collection Art Moderne :[Catalogue de] La collection du Centre Pompidou/Musée national d''art moderne. - Paris : Editions du Centre Pompidou, 2006 (sous la dir. de Brigitte Leal) (cit. et reprod. coul. p. 374) . N° isbn 978-2-84426-317-9
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Tête-à-Tête Léger Laurens : Ostfildern, Hatje Cantz, 2012 (cat. n°75 repr. coul. p. 171, cit. (légende) p. 199) . N° isbn 978-3-7757-3404-2
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