Hangars pour dirigeable, Orly

En publiant dans « L’Esprit nouveau » des photos de la construction des deux hangars à dirigeables d’Orly, Le Corbusier y décèle la performance technique et les qualités plastiques qui en font un des chefs-d’œuvre du XXe siècle. Edifiés entre 1921 et 1923 par l’ingénieur Eugène Freyssinet, l’inventeur de la précontrainte, les hangars ont une structure en grande voute formée par un voile plié, constitué de 40 arcs paraboliques, de 7,50 m de largeur et 86 m de portée. La section des arcs varie de 3 m à leur clé à 5,40 m à la base, tandis que l’épaisseur des âmes est de 9 mm. Une dalle en béton de 1 m d’épaisseur, située à 2 m au-dessous du niveau de dallage leur sert de base. Les moyens d’exécution ont été déterminants dans le choix des formes : du béton à la fois compact pour l’étanchéité, fluide et à prise rapide pour permettre la réutilisation des moules ; l’usage d’un cintre en bois se déplaçant sur des rails et s’abaissant pour démouler l’arc bétonné. Les hangars ont été détruits lors d’un bombardement en 1944.