Portrait de Tzara
[1919]
Portrait de Tzara
[1919]
Domaine | Objet |
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Technique | Carton, toile de jute, encre et gouache |
Dimensions | 55 x 25 x 0,7 cm |
Acquisition | Don de l'artiste, 1967 |
N° d'inventaire | AM 1219 OA |
Informations détaillées
Artiste |
Marcel Janco
(1895, Royaume de Roumanie - 1984, Israël) |
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Titre principal | Portrait de Tzara |
Titre attribué | Masque |
Date de création | [1919] |
Domaine | Objet |
Description | Assemblage de papier |
Technique | Carton, toile de jute, encre et gouache |
Dimensions | 55 x 25 x 0,7 cm |
Acquisition | Don de l'artiste, 1967 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1219 OA |
Analyse
Issu de la bourgeoisie juive de Bucarest, Marcel Janco connaît Tzara depuis le lycée où tous deux collaborent à une revue littéraire. Ils se retrouvent en 1915, à Zurich, où Janco s’est réfugié, un an plus tôt, avec son frère Georges, pour entreprendre des études d’architecture. Les trois Roumains – rejoints par Arp – se présentent à la soirée d’ouverture du Cabaret Voltaire, suite à l’annonce publique de Hugo Ball, le 5 février 1916. Peintre, sculpteur, graveur et graphiste, Janco contribue essentiellement à Dada Zurich par ses bois gravés (illustrations de poèmes de Tzara, couvertures de journaux, affiches), par ses masques et costumes, ainsi que par ses reliefs en plâtre. On lui doit également l’unique image d’une soirée au Cabaret Voltaire (une photographie en noir et blanc d’un de ses tableaux de 1916, aujourd’hui disparu). Les masques, confectionnés à partir de bouts de cartons, de journaux, de fil de fer et de ficelles, furent portés par les lecteurs de manifestes et de poèmes simultanés, comme par les danseurs du chorégraphe Rudolf von Laban, dont l’école était située en face du cabaret. Ils rappellent à la fois les constructions cubistes de Picasso et les traditions antiques ou tribales. Dans son Journal (Francfort, Suhrkamp Verlag, 1984), Hugo Ball décrit avec enthousiasme leur impact sur les personnes, leur « prescrivant une gestuelle pathétique très particulière, frôlant même la folie ». Perçus comme pourvus de dons propices à l’éveil de la mémoire primitive, les masques de Janco coïncident avec les recherches de Ball et de son cercle. Selon les souvenirs de Richter, les élèves de Laban ont encore porté des masques de Janco à la dernière soirée de Dada Zurich, à la salle Kaufleuten, en avril 1919. Réalisé semble-t-il la même année, le Portrait de Tzara (cat. rais. no C.13) qui, par ailleurs, évoque les Portraits visionnaires réalisés par Richter deux ans auparavant, aurait pu en faire partie, sans qu’on en ait la certitude.
Angela Lampe
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007