Sculpture méta-mécanique automobile
1954
Sculpture méta-mécanique automobile
1954
" J'expose des 'peintures', la machine, c'est mon châssis. "
Pour l'exposition " Le Mouvement" organisée par la galerie Denise René en 1955, Jean Tinguely conçoit des sculptures en fer soudé dont le déplacement autonome est assuré manuellement ou grâce à un moteur. En témoigne cette œuvre munie d'un remontoir qu'il faut imaginer déambulant au hasard parmi les visiteurs de l'exposition. Les découpes de couleurs primaires, qui évoquent les mobiles de Calder, constituent une référence ironique à l'abstraction géométrique.
Domaine | Sculpture |
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Technique | Fer, tôle peinte, remontoir |
Dimensions | 134 x 79 x 56 cm |
Acquisition | Achat, 1981 |
N° d'inventaire | AM 1981-507 |
Informations détaillées
Artiste |
Jean Tinguely
(1925, Suisse - 1991, Suisse) |
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Titre principal | Sculpture méta-mécanique automobile |
Date de création | 1954 |
Domaine | Sculpture |
Technique | Fer, tôle peinte, remontoir |
Dimensions | 134 x 79 x 56 cm |
Acquisition | Achat, 1981 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Contemporain |
N° d'inventaire | AM 1981-507 |
Analyse
Jean Tinguely arrive à Paris en 1953, dans un climat où s’opposent art abstrait et art figuratif, mais aussi abstraction constructiviste et art informel. Si l’art cinétique, qui émerge à cette époque, notamment avec Vasarely, produit des peintures abstraites où le champ visuel se modifie avec le déplacement du spectateur, Tinguely décide, lui, d’intégrer réellement le mouvement dans ses œuvres. Ayant conservé de ses jeux d’enfant la fascination pour les roues, il construit en 1954 ses premières sculptures en fil de fer, avec des roues dentées actionnées soit manuellement par de petites manivelles, soit par un moteur électrique – les délicats « Moulins à prières ». Les roues s’engrènent ou se fuient et intègrent avec leur aspect « bricolé » un élément dominant dans le travail de Tinguely : le hasard. Les formes colorées, cercles ou demi-cercles que Tinguely ajoute à ses constructions, évoquent la peinture abstraite. Mais le mouvement qui produit une composition aléatoire et, ici, le caractère « automobile » d’une sculpture qui semble déambuler dans l’espace, abolissent avec humour le sérieux de la géométrie, conférant à l’ensemble un aspect joyeux et ludique dont Tinguely ne se départira plus guère. Ce dernier adopte pour le titre de ces œuvres l’expression « méta-mécanique », « méta » étant pris au sens de « au-delà ». Tandis que cette sculpture est présentée en 1955 à la Galerie Denise René, à Paris, dans l’exposition « Le Mouvement », Tinguely introduit pour la première fois le son dans un grand Relief méta-mécanique sonore .
Nadine Pouillon
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007