L'Hiver hollandais

C’est durant l’été 1947 que Jacques Doucet, convié à travailler et à exposer dans le cadre du centre d’art Európai Iskola de Budapest, rencontre le peintre hollandais Corneille. En décembre 1947, il se rend à Amsterdam sur l’invitation de l’artiste pour rencontrer ses amis Appel et Constant, membres du futur Groupe expérimental hollandais fondé six mois plus tard, en juillet 1948 – et ensuite de Cobra, créé à la fin de la même année, dont Doucet fera également partie. Partageant un intérêt commun pour Klee, Miró, les arts populaires et les dessins d’enfants, Doucet, Corneille, Appel et Constant réalisent alors des œuvres d’esprit très voisin, fondées sur l’improvisation et la recherche d’une peinture faite de signes figuratifs élémentaires. La première exposition parisienne de Doucet a lieu en novembre 1948 à la Galerie Colette Allendy. C’est là que, pour la première fois, il expose un choix de peintures et d’œuvres sur papier, dont L’Hiver hollandais , inspiré par son séjour à Amsterdam. Comme chez les autres artistes de Cobra, une figuration mi-fantastique mi-naïve se retrouve alors dans cette œuvre. Si les personnages de Doucet sont peints avec moins d’exubérance que chez Appel ou Constant, on y trouve plus de fantaisie graphique, plus de légèreté que chez ses confrères hollandais et un goût avéré pour le matériau récupéré (cartons, papiers, etc.), que l’artiste développera au cours des années ultérieures.

Jean-Paul Ameline

Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007