Le poète
1954 / 1968
Le poète
1954 / 1968
Domaine | Sculpture |
---|---|
Technique | Bronze, patine vert et doré |
Dimensions | 219 x 80 x 75 cm |
Acquisition | Don de Mme Valentine Prax, 1968 |
N° d'inventaire | AM 1696 S |
Informations détaillées
Artiste |
Ossip Zadkine
(1888, Empire Russe - 1967, France) | |
---|---|---|
Titre principal | Le poète | |
Titre attribué | Hommage à Paul Eluard | |
Date de création | 1954 / 1968 | |
Collaborateurs | Fondeur : Susse Fondeur, Malakoff (France) | |
Domaine | Sculpture | |
Technique | Bronze, patine vert et doré | |
Dimensions | 219 x 80 x 75 cm | |
Tirage | Epreuve d'artiste | |
Inscriptions | S.D.CA. : [sur terrasse arrière] O. ZADKINE / 1954 / Epreuve du Musée national d'art moderne / Susse fondeur / Paris | |
Acquisition | Don de Mme Valentine Prax, 1968 | |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne | |
N° d'inventaire | AM 1696 S | |
En dépôt | Musée d'art et d'histoire (Saint-Denis) depuis le 01-10-1997 |
Analyse
Dans cette œuvre (cat. rais. n o 456) réalisée en 1954, tirée en bronze par Susse à quatre exemplaires, plus trois épreuves d’artiste (dont une donnée en 1968 par son épouse, Valentine Prax, au Musée national d’art moderne), Zadkine traduit deux préoccupations majeures : l’une d’ordre intellectuel – l’amitié admirative qu’il porte aux créateurs, écrivains et artistes – et l’autre d’ordre technique. Depuis la seconde moitié des années 1930, il s’était éloigné du bloc pour s’attacher à l’agencement des plans, en créant des ouvertures à l’intérieur des figures, et pour leur imprimer ainsi un mouvement naturel, une pulsion organique, afin de mieux rendre la portée symbolique de ses personnages. Ses figures deviennent « transparentes » tout en gardant leurs traits et dimensions anatomiques. Lipchitz avait réalisé, quelques années auparavant, ses « transparents » comme un geste libératoire allant vers l’apesanteur, ses formes devenant de plus en plus abstraites. Plus proche du point de vue formel du Prophète ou du Grand Arlequin de Gargallo, Zadkine fusionne dans Le Poète des éléments susceptibles de mieux évoquer son sujet. Ainsi, un instrument non défini est intégré à cette silhouette élancée, comme dans son Orphée devenu, à la suite de multiples modifications, « l’homme-lyre ». Il grave sur tous les côtés du corps, à la manière de tatouages, des vers du poème Liberté de Paul Eluard, l’écrivain qui « reste le plus pur de tous les poètes qu’[il ait] connus ». Zadkine ouvre ce corps d’anatomie hybride (une patte d’oiseau, un bras qui se métamorphose en branches d’arbre) à l’endroit de la poitrine : en mettant en évidence ce vide physique, il dévoile le désir de liberté de l’âme emprisonnée dans la matière. Fantaisie toute poétique, si l’on en croit Jean Cassou, à l’occasion de l’exposition rétrospective de 1949 au Musée national d’art moderne : « Zadkine devait consacrer son art à chanter les poètes, particulièrement ceux-là que célébra l’épopée de Montparnasse… »
Doïna Lemny
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliographie
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky
Collection Art Moderne :[Catalogue de] La collection du Centre Pompidou/Musée national d''art moderne. - Paris : Editions du Centre Pompidou, 2006 (sous la dir. de Brigitte Leal) (cit. et reprod. coul. p.637) . N° isbn 978-2-84426-317-9
Voir la notice sur le portail de la Bibliothèque Kandinsky