Ambiance hivernale
1950 - 1951
Ambiance hivernale
1950 - 1951
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 88 x 115,5 cm |
Acquisition | Don de M. L. de Boer, 1978 |
N° d'inventaire | AM 1978-768 |
Informations détaillées
Artiste |
Geer van Velde
(1898, Pays-Bas - 1977, France) |
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Titre principal | Ambiance hivernale |
Date de création | 1950 - 1951 |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur toile |
Dimensions | 88 x 115,5 cm |
Inscriptions | MO.B.DR. : G.V |
Acquisition | Don de M. L. de Boer, 1978 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1978-768 |
Analyse
Lassé de sa Hollande natale, et retrouvant son frère Bram à Paris, dès 1925, Geer van Velde assimile les principes de déconstruction cubiste de Braque et de Picasso en opérant progressivement une décantation entre la couleur et l’espace. Les compositions de sa série des « Ateliers » (1948-1952), violemment frappées par la lumière, et inspirées par les peintures des derniers « Ateliers » de Braque, sont articulées par des lignes aiguës, griffant l’espace soumis à un découpage en plans géométriques ( Composition , 1947-1950, AM 1983-49). Par la suite, il développe encore ce type de surface très rythmée, nourrie de champs et de contrechamps, de jours et de contre-jours, où la couleur charge la matière picturale d’effets de matité et de ductilité aux dépens des nuances. L’atelier décrit dans Ambiance hivernale est évoqué sous une lumière blanche et froide, qui accentue les contrastes d’ombre et de lumière et tire le tableau vers l’abstraction.
Tout au long de son évolution picturale, Geer van Velde cherche à saisir la lumière dans sa matérialité, non seulement en tant que phénomène physique mais aussi dans son caractère émotionnel, une lumière « qui brise la couleur » ou qui surexpose les objets au point de les déréaliser. Son cubisme personnel n’aboutira jamais à une abstraction pleine et entière : il est fondé sur des couleurs mates et austères posées en aplats stricts ( Composition , 1958, AM 1983-50). Défendu par la galerie Maeght, qui lui consacre une exposition majeure à Paris, en 1946, mais vivant reclus et isolé aux environs de Paris, Geer van Velde est un observateur rigoureux et un fin scrutateur des moindres changements de la lumière du soleil et de la capacité de celle-ci à ronger ou à éblouir les objets quotidiens ou les pans de murs de son atelier. Il travaille sur l’infra-mince avec toute l’émotion d’un homme ordinaire qui sait jouir des petites choses ou des petits riens. Sa peinture évoque incontestablement l’esprit de En attendant Godot de son ami Samuel Beckett, qui lui consacre un article important en 1954 (« Geer van Velde », Chroniques du jour , supplément de XX e Siècle , 1954).
Brigitte Leal
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliographie
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