Chiesa dei Frari, Venice
1995
Chiesa dei Frari, Venice
1995
Domaine | Photo |
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Technique | Epreuve chromogène |
Dimensions | 235 x 198 cm |
Acquisition | Achat, 1998 |
N° d'inventaire | AM 1998-163 |
Informations détaillées
Artiste |
Thomas Struth
(1954, République fédérale d'Allemagne) |
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Titre principal | Chiesa dei Frari, Venice |
Date de création | 1995 |
Domaine | Photo |
Technique | Epreuve chromogène |
Dimensions | 235 x 198 cm |
Tirage | Tirage 7/10 |
Acquisition | Achat, 1998 |
Secteur de collection | Cabinet de la photographie |
N° d'inventaire | AM 1998-163 |
Analyse
De l’enseignement de Bernd Becher à la Staatliche Kunstakademie de Düsseldorf, Thomas Struth retient le sens de la série, la précision de l’image et l’exactitude de la composition, qu’il met d’abord en œuvre vers la fin des années 1970 dans des vues d’architectures austères, anonymes, sous-tendues par une critique sociale. C’est au milieu de la décennie suivante que prennent forme les séries de portraits, notamment de groupes familiaux, venant compléter l’inventaire des espaces urbains que Struth poursuit en Europe, aux États-Unis ou encore au Japon. La cartographie subtile des liens affectifs que l’artiste dresse dans ses portraits de famille rejoint son travail sur les visiteurs de lieux culturels, développé à partir de la fin des années 1980. Pour cette série majeure, Thomas Struth enregistre dans les musées, les églises ou les palais, les comportements des visiteurs, concentrant dans chaque image des interrogations sur la place du spectateur, la présentation des œuvres et le rôle de l’architecture qui les accueille. Par la saisie d’instants fortuits, un dialogue inattendu s’instaure entre œuvres et visiteurs : postures ou regards se répondent pour dire le caractère universel de l’art et son pouvoir émotionnel. Chiesa dei Frari, Venezia appartient aux peu nombreuses images d’intérieurs d’églises de la série. Debout dans le chœur du fameux monument vénitien, des visiteurs contemplent l’ Assomption de la Vierge du Titien, immense toile lumineuse dont la composition séparée en deux registres, terrestre et céleste, trouve un écho dans celle de la photographie, qui oppose la trivialité du petit groupe de touristes à la solennité du tableau. Mais Struth ouvre une brèche entre les deux registres : l’allongement du temps de pose de l’appareil photographique a effacé les jambes d’un des visiteurs, happant comme dans un instant de grâce le groupe vers l’au-delà, au cœur du sujet contemplé.
Sophie Duplaix
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007
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Bibliographie
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