Figure armée
[1939]
Figure armée
[1939]
Domaine | Peinture |
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Technique | Huile sur papier contrecollé sur isorel |
Dimensions | 62,7 x 48 cm |
Acquisition | Don de l'artiste, 1978 |
N° d'inventaire | AM 1977-635 |
Informations détaillées
Artiste |
Charles Lapicque
(1898, France - 1988, France) |
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Titre principal | Figure armée |
Date de création | [1939] |
Domaine | Peinture |
Technique | Huile sur papier contrecollé sur isorel |
Dimensions | 62,7 x 48 cm |
Inscriptions | S.D.T. R. |
Acquisition | Don de l'artiste, 1978 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1977-635 |
Analyse
Insensible aux mouvements successifs de « rappel à l’ordre » et autres exaltations des vertus classiques, qui ponctuent les années 1920 et 1930, Charles Lapicque place résolument son art dans le sillage des avant-gardes du début du xx e siècle. Il retient du cubisme son usage des points de vue multiples, son sens de la transparence des objets et des plans, son libre usage de la couleur et de la forme. Lapicque inscrit ces éléments picturaux libérés de la mimétique classique dans le cadre d’un nouveau système, auquel il confère une logique scientifique. Les études sur la vision des couleurs, qu’il mène dans le cadre de l’Institut d’Optique de Paris, le conduisent à analyser les aberrations chromatiques de l’œil, les échanges chromatiques des plages colorées. Ses recherches lui révèlent les dimensions, conventionnelle et culturelle, de la perspective colorée, élaborée à la Renaissance à partir des réflexions de Léonard de Vinci sur le bleuissement des lointains. Dans les vitraux du Moyen Âge, dans les techniques des peintres faïenciers, dans celles des tapissiers anciens, il découvre un usage de la couleur opposé aux règles qui s’imposent graduellement à partir du Quattrocento. Le chromatisme révolutionnaire, le parti pris de modernité formelle des premières œuvres de Lapicque lui permettent de jouer un rôle historique de premier plan dans la peinture qui s’invente à Paris pendant les années 1940. Les fondements historiques de sa peinture, qui renvoient à l’art du Moyen Âge français, leurs principes formels puisés dans les avant-gardes du début du siècle, cristallisent les aspirations d’une génération de peintres (Jean Bazaine, Alfred Manessier, Tal Coat, Maurice Estève…) qui entendent, par leurs œuvres, réagir au diktat esthétique (celui d’un néoclassicisme), imposé par l’occupation allemande. La figure peinte par Lapicque (cat. rais. n o 65) est aussi « armée » idéologiquement.
Didier Ottinger
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliographie
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