Sans titre
2004
Sans titre
2004
Domaine | Dessin |
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Technique | Peinture acrylique, mine graphite et illustrations de magazine découpées et collées sur papier |
Dimensions | 149,5 x 209 cm |
Acquisition | Achat, 2005 |
N° d'inventaire | AM 2005-237 |
Informations détaillées
Artiste |
Amelie von Wulffen
(1966, République fédérale d'Allemagne) |
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Titre principal | Sans titre |
Date de création | 2004 |
Domaine | Dessin |
Technique | Peinture acrylique, mine graphite et illustrations de magazine découpées et collées sur papier |
Dimensions | 149,5 x 209 cm |
Inscriptions | Signé et daté au revers en bas à droite au stylo bille : v. Wulffen 2004 |
Acquisition | Achat, 2005 |
Secteur de collection | Cabinet d'art graphique |
N° d'inventaire | AM 2005-237 |
Analyse
Travaillant essentiellement sur les processus de la mémoire, collective autant que personnelle – celle d’une histoire lacunaire, éclatée, dont elle s’attache à donner une traduction visuelle –, Amelie von Wulffen élabore, sur des papiers de grand format, une technique picturale particulière associant dessin, peinture acrylique ou aquarelle et photographie, sous forme de collage. Les éléments qu’elle y introduit – le plus souvent des clichés photographiques d’intérieurs et de maisons pris par elle-même –, ainsi que les objets et les lieux qu’elle représente sont liés à son histoire familiale ou ont appartenu à sa famille. La froideur objective et statique des images est contredite par la violence quasi expressionniste des coups de pinceau, qui unifient l’espace et l’embrasent de couleurs brillantes. La présence de ces documents résulte certes d’un choix esthétique, mais leur charge historique et émotionnelle a également une importance essentielle. Pour cette jeune Bavaroise issue de la haute bourgeoisie et héritière d’un passé culturel remarquable (ses grands-parents, écrivains à leurs heures, étaient des amis de Heidegger et de Jünger), qui a été marquée par les « années de plomb », l’enjeu est de lutter contre l’amnésie d’une génération qui s’est refusée à reconsidérer son histoire – celle de l’Allemagne des années 1930-1940 – et d’en exhumer, à travers son propre passé, les résidus signifiants.
Ses expositions au Centre Pompidou et au Kunstmseum de Bâle, en 2005, puis au Kunstverein de Düsseldorf, en 2006, l’ont confirmée comme une des figures marquantes de la scène berlinoise, où ses films, ses objets et ses décors ont suscité, avant même ses grands collages peints, l’attention des milieux alternatifs. L’œuvre de la collection, qui date de 2004, donne la mesure de la maîtrise acquise par l’artiste. La photographie collée représente un intérieur banal : canapé recouvert de tissu à fleurs, bibliothèque où trônent des photographies de famille ; mais l’œil est soudain attiré par le plus grand des cadres – le portrait d’un homme souriant, portant l’uniforme nazi. L’image, enchâssée avec théâtralité dans un halo de peinture rouge formant une sorte de chapelle ardente, est au cœur même de l’œuvre ; autour, l’espace, évidé, n’est occupé que par de larges balafres de peinture, qui disent le désarroi et la panique suscités par l’irruption du document.
Jonas Storsve
Source :
Extrait du catalogue Collection art graphique - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Agnès de la Beaumelle, Paris, Centre Pompidou, 2008
Bibliographie
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Collection Art graphique : [Catalogue de] La collection du Centre Pompidou, Musée national d''art moderne - Centre de création industrielle. - Paris : éd. Centre Pompidou, 2008 (sous la dir. d''Agnès de la Beaumelle) (cit. et reprod. coul. p. 519) . N° isbn 978-2-84426-371-1
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