Disque pour piano optophonique
[1920 - 1923]
Disque pour piano optophonique
[1920 - 1923]
Domaine | Objet |
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Technique | Peinture sur verre |
Dimensions | Diamètre : 40 cm |
Acquisition | Don de M. Dimitri Baranoff Rossiné, 2006 |
N° d'inventaire | AM 2006-12 |
Informations détaillées
Artiste |
Vladimir Baranoff Rossiné
(1888, Empire Russe - 1944, Pologne) |
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Titre principal | Disque pour piano optophonique |
Date de création | [1920 - 1923] |
Domaine | Objet |
Description | Disque peint original |
Technique | Peinture sur verre |
Dimensions | Diamètre : 40 cm |
Acquisition | Don de M. Dimitri Baranoff Rossiné, 2006 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 2006-12 |
Analyse
D’abord associé aux manifestations de l’avant-garde russe à Moscou et à Kiev en 1907-1908, Baranoff-Rossiné, musicien, peintre et sculpteur d’origine juive russe, s’installe à Paris, en 1910. Il y présente des peintures inspirées par la théorie du ruban du géomètre allemand Mœbius (Composition abstraite, 1910, AM 3466 P) ou des compositions cubistes (La Forge, 1911, AM 3467 P), données par sa famille au Musée. À La Ruche, en 1912, il met au point un appareil de « projection visualo-colorée » qui lui permet de donner ses premiers « concerts lumineux » en Suède, en 1916. Le 16 avril 1924, au théâtre Meyerhold de Moscou, il donne avec le Piano optophonique un « concert coloré opto-visuel » qui annonce la « transformation de la musique en art visuel ». Sous une apparence traditionnelle de piano droit à clavier, l’instrument dissimule non pas des cordes frappées par des marteaux mais un dispositif mécanique constitué de disques peints par l’artiste, complété par un ensemble de prismes, de lentilles, de miroirs, d’une source lumineuse et d’un écran de projection. Les images mouvantes sont projetées sur l’écran au rythme de la musique émise par les disques. Dans une lettre du 19 décembre 1924, Baranoff-Rossiné explique aux Delaunay : « Mon instrument […] permet de donner libre cours et d’une manière encore jamais vue à la dynamique de la lumière en couleur, chose à laquelle nous ne faisions que rêver. Maintenant le peintre n’est plus l’esclave de la surface plane […] mais le maître de son désir, de sa volonté. Voilà où se trouve la réalité. Un immense champ d’action pour la création picturale. En une seconde, des milliards de tableaux, un kaléidoscope universel de la volonté. La musique certainement est un compromis avec le public. Le vrai but – la fin en soi – est une peinture vivante dans le temps et non pas sourde-muette. » Revenu définitivement à Paris en 1925, l’artiste dépose, le 25 mars 1926, un brevet d’invention pour son piano, avec lequel il donnera d’autres concerts au studio des Ursulines (février-mars 1928) et au studio 28 (décembre 1928-février 1929). L’instrument original, détruit, a été reconstitué par son collaborateur Jean Schifrine en 1971, avec l’aide de son fils Eugène Baranoff-Rossiné. Il comporte un dispositif automatique avec des fac-similés des disques peints et interprète un enregistrement du prélude de l’acte IV du Peer Gynt de Grieg. À la suite de l’exposition « Sons & Lumières, Une histoire du son dans l’art du xxe siècle » (Centre Pompidou, 22 septembre 2004-3 janvier 2005), qui consacrait une salle au Piano optophonique, Dimitri Baranoff-Rossiné a fait don d’un des très rares disques originaux existants.
Brigitte Leal
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
De la/du même artiste
Bibliographie
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Musicircus : oeuvres phares du Centre Pompidou : Centre Pompidou-Metz, 20 avril 2016 -17 juillet 2017 / [direction d''ouvrage Anne Horvarth et Emma Lavigne]/ - Metz : Centre Pompidou-Metz, 2016 (cat. n° 44 cit. p. 40 et reprod. coul. p. 42) . N° isbn 978-2-35983-042-2
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