Statuette Dogon, Telem (Mali)
[1850 - 1900]
Statuette Dogon, Telem (Mali)
[1850 - 1900]
Domaine | Sculpture |
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Technique | Bois, patine croûteuse |
Dimensions | 61,5 x 11 x 13 cm |
Acquisition | Donation de Mme Susi Magnelli, 1984 |
N° d'inventaire | AM 1984-342 |
Informations détaillées
Artiste | Anonyme (sans précision) |
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Titre principal | Statuette Dogon, Telem (Mali) |
Date de création | [1850 - 1900] |
Domaine | Sculpture |
Technique | Bois, patine croûteuse |
Dimensions | 61,5 x 11 x 13 cm |
Acquisition | Donation de Mme Susi Magnelli, 1984 |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne |
N° d'inventaire | AM 1984-342 |
Analyse
Les premières statues tellem et dogon furent collectées au début du siècle (1905) par le commandant Louis Desplagnes, mais en France, c’est surtout la mission Dakar-Djibouti, conduite par Marcel Griaule (1931-1933) qui va faire connaître la culture dogon. L’aspect granuleux des patines de certaines de ces statuettes les ont souvent fait attribuer aux Tellem, peuple mystérieux qui précéda les Dogon dans cette région escarpée de la falaise de Bandiagara. Ces images ont été abandonnées, entre le XIIe et le XVe siècle, dans les grottes-sanctuaires où étaient placés les morts. La migration dogon, à la suite de l’effondrement de l’empire de Mali et d’un farouche refus de conversion à l’islam, s’est faite en plusieurs temps, intégrant des apports successifs, et s’est formalisée à travers une tradition orale riche et fascinante.
Le geste très fréquent des bras levés est présent dans l’art statuaire soninke, tellem et dogon : on l’interprète comme celui de l’imploration du pardon et/ou de l’appel à la pluie (mort par le sacrifice et renaissance), deux moments clés du mythe de création ; ce personnage androgyne, marque de l’identité des nommo, génies à l’origine de l’humanité, semble placer une main sur son oreille, rappelant aussi le geste de se voiler la face, expression d’un sentiment de honte. Autel du sacrifice, double de l’orant, support de la mémoire ancestrale et des mythes fondateurs, cette statuaire aux volumes rigoureux et aux lignes épurées a séduit les collectionneurs, dès les années 1930. Ce goût non démenti a placé l’art dogon au sommet d’une hiérarchie esthétique que son ancienneté et sa rareté n’ont cessé de confirmer. L’objet appartient à l’ensemble des sculptures dogon collectionnées par Magnelli à une date inconnue, dont trois d’entre elles furent données par Susi Magnelli au Musée en 1984.
Hélène Joubert
Source :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliographie
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L''art d''Afrique noire dans les collections d''artistes : Arles, Salles romanes du Cloître, 8 février-12 mai 1991 .- Arles : Arles-Développement, 1991 (sous la dir. de Michèle Moutashar et Francine N''Diaye) (cat. n° 22 cit. p. 40 et reprod. coul. p. 39) . N° isbn 0982-2291
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La collection africaine d''Alberto Magnelli (Donation Susi Magnelli) : Paris, Musée national d''art moderne, Centre Georges Pompidou, 1er février-20 mars 1995 (cit. p. 54-55 et reprod. p. 55) . N° isbn 2-85850-816-X
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