Grande demoiselle
1981
Grande demoiselle
1981
Domaine | Sculpture |
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Technique | Bronze |
Dimensions | 201 x 81 cm |
Acquisition | Dation, 1999 |
N° d'inventaire | AM 1999-113 |
Informations détaillées
Artiste |
Etienne Hajdu
(1907, Royaume de Roumanie - 1996, France) | |
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Titre principal | Grande demoiselle | |
Date de création | 1981 | |
Collaborateurs | Fondeur Fondeur : Fonderie de Coubertin | |
Domaine | Sculpture | |
Technique | Bronze | |
Dimensions | 201 x 81 cm | |
Tirage | Exemplaire d'artiste n°1 | |
Inscriptions | D.B.G.-S.B.DR : 1981 // Hajdu | |
Acquisition | Dation, 1999 | |
Secteur de collection | Arts Plastiques - Moderne | |
N° d'inventaire | AM 1999-113 | |
En dépôt | Musée de Grenoble (Grenoble) depuis le 05-07-2000 |
Analyse
La Grande demoiselle appartient à une série de sept sculptures de même format, « Les Grandes Demoiselles », réalisées entre 1970 et 1982, taillées en bois et peintes en blanc (d’ailleurs présentées sous cette version à l’exposition « Étienne Hajdu, encres de Chine, sculptures », galerie Louis Carré et Cie, 12 octobre-4 décembre 1982), puis fondues en bronze (en double exemplaire pour deux d’entre elles) entre 1979 et 1982.
Préparées par de grands dessins à l’encre de Chine, elles incarnent l’archétype esthétique féminin selon Hajdu : tête minuscule au profil de hachette, inspiré de l’art cycladique, chignon démesuré couronnant la tête, robe immense aux plis en entonnoir comme dans la peinture du Quattrocento italien (Botticelli, Pisanello…).
Comme Hajdu l’a révélé, elles correspondent aussi à un souvenir précis de l’artiste datant de sa jeunesse : « En Transylvanie, les jours d’hiver, je rencontrais des pleureuses – des pleureuses professionnelles, ça n’existe plus aujourd’hui ! – qui allaient veiller les morts et chanter des lamentations, comme dans la tragédie grecque. Elles étaient quatre, je les vois encore, elles marchaient de front dans la rue, en noir, voilées » (cité par Thierry Dufrêne, Étienne Hajdu au musée , Grenoble, 2000, et dans Hajdu, œuvres sur papier , cat. exp., Musée national d’art moderne, 1979, p. 38).
Ces archétypes féminins sont pour Hajdu un condensé de ses conceptions de la figure humaine sculptée. Dénuées de toute implication psychologique, les « Grandes demoiselles » sont des figures-signes où le jeu des pleins et des vides a remplacé l’opposition ombre-lumière. Transposées du dessin à la sculpture, les formes, éclatées en taches noires sur le blanc du papier, deviennent des vides. Ceux-ci jouent un rôle essentiel car ils donnent leur rythme aux sculptures en y éliminant toute pesanteur. Ainsi métamorphosées, elles semblent dotées d’une vitalité interne fourmillante qui bouscule leur apparence hiératique.
Véritables sculptures-proues susceptibles de « fendre l’espace » (Dora Vallier, « Nouveau langage de Hajdu », XX e Siècle , n° 32, juin 1969, cité in Étienne Hajdu , cat. exp., Paris, 1973, op. cit. , p. 26), elles constituent pour Hajdu un aboutissement de ses recherches sur l’amincissement du volume jusqu’au stade de la silhouette. « Dans un monde inventé, dit Hajdu, je ne pouvais donner l’illusion de la réalité par le volume. C’est pourquoi je supprime le volume. La minceur de la silhouette nous permet de situer la figure dans un espace aussi bien réel qu’imaginaire car c’est le concept que je cherche et non l’image » (cité par Dominique Bozo, ibid. , p. 20).
Jean-Paul Ameline,
Johan Popelard
Source :
Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne , sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliographie
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