Sans titre
1982
Sans titre
1982
Domaine | Photo |
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Technique | Epreuve chromogène |
Dimensions | 129,3 x 159 x 4,3 cm |
Acquisition | Achat, 1984 |
N° d'inventaire | AM 1984-116 |
Informations détaillées
Artiste |
Georges Rousse
(1947, France) |
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Titre principal | Sans titre |
Autre titre | Pissotière |
Date de création | 1982 |
Domaine | Photo |
Technique | Epreuve chromogène |
Dimensions | 129,3 x 159 x 4,3 cm |
Tirage | Tirage 5 exemplaires |
Acquisition | Achat, 1984 |
Secteur de collection | Cabinet de la photographie |
N° d'inventaire | AM 1984-116 |
Analyse
Sur les urinoirs d’un lieu voué à une destruction prochaine, une figure féminine en bikini lève les bras au ciel, une main tient un revolver et la silhouette d’un corps est figurée sur le sol, esquissant les éléments d’un polar . Mais ce qui compte, ce n’est pas la scène stéréotypée dépeinte à grands traits mais le geste libéré et fruste de la Bad Painting. Cette « nouvelle figuration » est pour le jeune Georges Rousse un acte libérateur et jubilatoire : « J’ai trouvé tout de suite là, dit-il, une matière et une dimension qui me convenaient. » Photographe autodidacte, il ose, loin du public s’emparer de la peinture, « de son odeur et de son toucher », au hasard de lieux incertains et vides. Mais cette jubilation est maintenue à distance, non sans humour, par la matière froide de la photographie. On pourrait voir avant tout dans cet œuvre l’image d’espaces urbains d’où toute vie s’est retirée, lieux voués à l’abandon, symboles d’une société qui dégrade l’espace comme elle consomme les hommes, rejetés quand ils sont prématurément usés. Là n’est pas l’essentiel. Ce dont se réclame avant tout Georges Rousse, c’est de la lumière – comme toujours naturelle – : « Je vais à la découverte de la lumière, dit-il, dans ces lieux sordides que je transforme afin de l’accueillir et d’en faire le sujet obsessionnel par lequel j’aspire au sacré de ces lieux. » La pratique hybride de Georges Rousse, qui associe délibérément photographie, peinture et sculpture, place l’artiste au centre du débat contemporain. La photographie, technique populaire et industrielle, transmute pour l’éternité ces lieux vides, marqués par la décrépitude et la mort, en œuvres d’art intemporelles.
Alain Sayag
Source :
Extrait du catalogue Collection art contemporain - La collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne , sous la direction de Sophie Duplaix, Paris, Centre Pompidou, 2007
Bibliographie
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